Connue pour être la chanteuse du groupe « Nouvelle Vague », Liset Alea a multiplié et depuis son arrivée à Paris les collaborations avec des artistes si éclectiques que Élodie Frégé et Alexkid. Originaire de Cuba sa musique se veut cosmopolite et feutrée. Ce « Hunter & Tiger » est son premier EP solo dans lequel elle peut affirmer son univers entre pop fine électro soignée.

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Jouant sur la frontière entre world et électro pop, Liset Alea ouvre avec un titre éponyme au côté tribal très marqué. Sur un background peuplé de milles et une sonorités, elle tisse une pop enchanteresse et profonde. Envoûtante de sa voix au voile léger, Liset Alea nous propose une sorte de pop ethnique extrêmement abordable. Se nourrissant d’une multitude de styles, elle imprime sa propre vision d’une musique douce au feutré très présent.

Assumant pleinement son côté électro dark sur un « Jerusalem » grave et concis, ou travaillant une sobriété contenue sur un « Serenade for a Dog and Mermaids » à la cohérence folle, Liset Alea nous emporte dans son univers à la cohérence impressionnante. Précise dans son approche, elle saupoudre avec beaucoup de justesse sa composition de sonorités multiples et variées qui donne au tout une légèreté rare. Car il faut bien se l’avouer, elle semble capable de grandes choses, réussissant à mettre en place des morceaux à la grandiloquence discrète et tenue s’épanouissant dans une approche parcellaire à tomber.

Terminant sur le magnifique « Alexander » (peut être le titre le plus aboutit de cet EP), Liset Alea réalise un coup de maître. Définissant avec raffinement une folk harmonique, elle nous bluffe de sa maturité. On est comme happé par ces morceaux utilisant avec parcimonie une vision orchestrale parfois un peu lourde pour un résultat bien au dessus des attentes.

Retombant à chaque fois sur ses pattes, Liset Alea joue la contorsionniste pop avec une élégance folle. Dessinant une pop cristalline dans un écrin sombre et rond, Liset Alea nous impressionne de son sens inné de la mélodie. On devient vite accro à ces lignes mélodiques s’ouvrant en une fraction de seconde. Passant d’une pop contenue à une symphonie musicale sur des refrains très dans l’air du temps, elle réussit à coller aux canons actuels sans renier son approche exigeante d’une pop originale.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com