Fondé en 2009 par un ancien membre des Fatals Picards et Mr Poulpe (qui ne resta que 3 ans), les Rois de la Suède poursuivent avec un enthousiasme toujours débordant une chanson humoristique très réussie. Rejoins par Emmanuel Urbanet et Marc Limballe, Ivan Callot nous propose un nouvel album fleuve où pas loin de 21 titres au pop rock beurré nous entraînent dans l’univers déjanté des Français.

Dénonçant avec absurdité des lieux communs dès le premier titre intitulé « La liberté de rouler », les français nous servent avec joyeuseté une pop rock dynamitée croisée avec une liberté proche de la fanfare. Possédant une verve à toute épreuve et s’amusant de textes humoristiques du quotidien, les Français appuient avec humour là où cela fait mal avec un sens de la blague potache qui fait  à chaque fois merveille. 

Avec un humour qui ne faiblit pas au fil des titres, les Rois de la Suède mettent les pendules à l’heure au travers d’un rock riche. En retournant la bêtise humaine avec intelligence, ils démontent mieux qu’un long discours des lieux communs ou des légendes urbaines. Osant tout (« C’est à ça qu’on les reconnaît »), les Rois de la Suède font honneur à leur caractère pseudo royal dans une suite de titre qui ne cesse de s’attaquer aux travers du quotidien avec un humour certain et lourdeau comme on les aime.

Adoptant l’absurdité d’un OSS 117, les français se plaisent à caricaturer les comportements à l’image du sexiste et macho « Si t’étais pas une femme tu comprendrais » qui met en avant la bêtise de comportement encore malheureusement  trop présents. A l’instar des Fatals Picards ou des Wriggles, ils travaillent avec méticulosité leurs arrangements qui mettent réellement en valeur des textes à prendre au 15ème degré.

Terminant sur une fin d’album en forme de comédie musicale décalée et complètement ratée, les Rois de la Suède soignent leur sortie. Intégrant entre chaque titre des mini-saynètes mettant en avant un humour à la Kaamelott, les français multiplient les blagues nulles et les titres déjantés avec un bonheur absolu et une liberté totale.

On retrouve dans la musique des Rois de la Suède cette pop-rock harmonique qui fonctionne à merveille et qui sur des textes complètement délurés nous entraînent la plupart du temps dans des fous rires difficilement tenables. Abordant avec le prisme de l’absurdité les problématiques de société ou du quotidien sur des morceaux aux titres improbables « Mort au Solo de Saxo », « Les animaux c’est des cons » ou le très drôle « Les molécules d’Hitler », les Français vont là où personne n’ose aller, là où les risques sont grands. Grace à un humour basé sur une absurdité basique, le courant passe et le rire domine tout.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com