De son vrai nom Agnès Gayraud, La Féline traîne depuis 2010 ses pattes acérées dans le milieu de la pop électronique française. Auteure d’un très bel EP sorti en mai, elle récidive en ce début d’automne avec un LP intitulé « Adieu l’Enfance ». Convaincante dans cet univers synth pop, elle nous propose un album travaillé sans être indigeste.

Acheter l’album sur Amazon
Télécharger l’album sur iTunes

Enivrante au travers du très tournant « Les Fashionistes », elle débute cet album au travers d’un titre au refrain prenant, perlant d’une naïveté de façade. Récupérant aux années 80 cet indicible swing synthétique, on est comme happé par cette musique hypnotique au grain affirmé.

Voix vaporeuse et blanche, la jeune française construit un univers fragile et de qualité. Réussissant à synthétiser sur un titre comme « La ligne d’horizon » une chanson française de qualité et une pop électro sans tomber dans la facilité, La Féline trace sa propre voie loin des canons du genre.

Car ce qui distingue grandement Agnès Gayraud des productions actuelles, c’est cette soif d’innovation, cette façon de repousser sans cesse les frontières d’un style de moins en moins cloisonné. N’hésitant pas sur « Rêve de terre » à mêler conte et électro, c’est définitivement le très bon « Midnight » qui personnifie le mieux l’approche musicale de l’artiste. Cassant le ronronnement que certaines mélodies pourraient générer, elle bricole des structures innovantes et n’hésite pas à oser certaines transitions. Il y a derrière La Féline une véritable volonté de proposer de l’innovation dans un cadre musical connu.

Rassurez-vous, ces expérimentations ne mettent absolument pas en défaut sa science de la mélodie. Ainsi « Adieu l’Enfance », titre phare qui justifie l’intégralité de l’album, prouve son immense talent. Sobre sans être complément nu, le morceau égraine une musique simple d’abord qui nous emporte dans des contrées planante. Progressivement, la musique se fait plus dense et le beat plus franc finit de nous convaincre de la puissance tubuesque de ce titre.

Rock, électro, pop, ce sont tout ces styles qui s’entrechoquent dans la musique de La Féline. Ces 11 chansons font surtout la part belle aux lignes mélodiques épurées sans pour autant mettre de côté une véritable recherche artistique rare de nos jours. Il y a une fraîcheur indescriptible dans son approche de la musique. Jonglant avec les styles sans se départir d’une personnalité propre, La Féline apporte un côté flamboyant à un rock synthétique qu’elle réussit à rendre attrayant et lumineux. Une très bonne surprise !

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com