Originaire de Glasgow, Lewis Roberts signe sous le nom de Koreless un premier EP au son à la fois dévastateur et méditatif. Le jeune écossais nous ouvre grand les portes de son imaginaire peuplée d’une musique radicale mais très abordable.

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C’est par « Ivana », titre dénudé et enivrant, que s’ouvre cet EP. Koreless nous ouvre son univers entre electro raffinée et aseptisée. Proche d’une oeuvre contemporaine, ce premier titre de l’Écossais noyé dans un esthétisme électronique et bardé d’un collage vocal assez déstabilisant pose de suite le décor.

On ressent chez ce jeune homme une volonté de défricher l’immense champs des possible électronique en nous proposant des titres lumineux et répétitifs. C’est ainsi que « Sun », deuxième titre de « Yungen », s’impose de lui-même dans cette direction très expérimentale. Dans un minimalisme électro, Koreless se joue des conventions et nous propose un titre mêlant électro abordable et partie beaucoup plus expérimentale.

Démarrant sur un thème très planant joué au synthé , on est vite pris dans ce son à la fois pur et envoûtant qui, évoluant au rythme des boucles, nous submerge. Composition sous tension voire fébrile, on se laisse emporter par le thème. L’on découvre ainsi un compositeur maniant avec dextérité une électro nuancée et intelligente réussissant à nous faire apprécier une musique souvent underground et mal aimée.

Malgré une économie de son toujours très bien géré, Koreless réussit à rendre ses morceaux nostalgiques et mélancoliques. Ainsi sur un « Last Remnants » lancinant et terriblement attachant, le côté synthétique semble disparaître au profit d’un ressenti qui de suite nous touche. Les Écossais prennent clairement leur temps dans la construction de leur morceau en constante évolution mais sans à-coup ni accélération. On prend plaisir à entendre ce titre évoluer au fur et à mesure des boucles.

Terminant sur « Never » nuancé, nostalgique, feutré mais à la fois impactant et relevé, Lewis Roberts nous impressionne. Proche d’un Tiersen dans l’approche douce et sans cahot qui conduit irrémédiablement à la déstructuration des titres, on se prend vite au jeu.

A l’image de l’art contemporain, la musique de Koreless laisse énormément de champ à l’imaginaire et au ressenti. Cet EP plus qu’un énième disque à écouter est résolument une véritable expérience qui donne clairement envie d’en savoir plus.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com