/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 08-02-17

Klô Pelgag – « L’étoile thoracique »

Extrêmement connue au Québec, Klô Pelgag mène depuis quelques années une superbe carrière outre Atlantique. Célèbre en France grâce à son précédent album et aux différents prix qui lui ont été attribué, elle nous revient avec son « étoile thoracique » à la pochette colorée et mystique. Construisant une pop entre brillance et orchestralitée, elle confirme avec brio son atypisme dans un monde pop de plus en plus standardisé.

Démarrant sur un « Samedi soir à la violence » à la pop pétillante et décomplexée, la jeune québécoise se plait à nous emporter dans un univers coloré au charme fou. Déployant son talent de conteuse hors pair, elle nous fait entrer avec bienveillance dans son univers foutraque et défiant toute logique. Nous piquant au vif sur une première composition menée tambour battant, Klô Pelgag s’amuse et se plait à multiplier les bonnes idées sans se défaire de sa personnalité fantasque. De sa voix aux harmonies folles, elle nous transporte dans son univers doux et fantasque aux envolées instrumentales superbement étudiées.

Car chez la jeune québécoise, la pop standard n’a pas le droit de citer. Ici tout n’est qu’expérimentation abordable et folie musicales. Multipliant les bonnes idées pour un rendu qui réussit à mêler légèreté mélodique et profondeur instrumentale, elle nous impressionne par sa maîtrise folle et nous le prouve sur la plupart de ses compositions où chaque son cultive un réel atypisme dans un tout extrêmement dynamique.

Loin de s’abaisser aux clichés d’une pop variété souvent facile, Klô Pelgag nous délivre une musique à la pop fine et nuancée qui donne au tout une fausse légèreté superbement mise en scène. Il y a du Sophie Maurin et du William Sheller dans cette pop mi symphonique mi folk où chaque note trouve avec volupté sa place dans des compositions travaillées. On retrouve chez Klô Pelgag cette volonté d’innover, de ne jamais se reposer sur ses lauriers, de proposer de nouvelles formes d’approches musicales sans perdre sa personnalité.

Que cela soit sur « Le Sexe des Étoiles » ou « Au bonheur D’edelweiss », l’instrumentation que nous concocte la québécoise est folle et nous enveloppe de multiples harmonies et développements pour lesquels on ne cesse d’être surpris. Puissante et fine, cette musique découpe avec ferveur le brouillard variété pour notre plus grand plaisir. Le mélange nuancé et intime qu’elle réussit à retranscrire sur ce nouvel album est rare.

Klô Pelgag ne fait rien dans la norme et se débrouille à chaque composition pour instiller sa vision d’un univers musical toujours aussi pointu et mélodique. On retrouve dans la musique de la québécoise une volonté affichée d’imposer un univers cousu main à l’image de ces défilés haute couture de nouveaux designers. On y retrouve ce même amour de l’esthétisme et cette innovation sans limite. Au travers de 13 titres tous plus fantasques les uns que les autres, la québécoise invente une nouvelle façon de présenter une pop légère et puissante sans jamais nous écraser. Assemblant les partitions orchestrales complexes en construisant une pop à la simplicité désarmante, Klô Pelgag détonne dans l’univers pop et construit son chemin avec une constance rare et un goût unique.


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