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Date d'ajout : 08-02-16

Kiss Me, Kate, le musical idéal pour bien commencer l’année !

Voilà du théâtre dans le théâtre comme on l’aime. Kiss Me kate nous plonge dans le quotidien d’une troupe de comédiens en pleine répétition de La Mégère apprivoisée de Shakespeare. Dans cette comédie musicale hilarante, on y découvre deux acteurs principaux au bord de la crise de nerf d’anciens amants, deux gangsters branquignols et une jeune première sui n’a d’yeux que pour son partenaire de jeu, et un metteur en scène complètement dépassé par les évènements. Des répétitions à la première, tout vire à la catastrophe dans une succession de gags plus drôles les uns que les autres.

Kiss me, Kate, le musical idéal pour bien commencer l’année !   Depuis sa création à Broadway en décembre 1948, l’œuvre majeure de Cole Porter a depuis été donnée à plusieurs reprises à Brodway (Au Broadway Theatre en 1952 puis au Martin Beck Theatre, de 1999 à 2001) et  tenté les plus grands interprètes du musical, notamment Brian Stokes Mitchell qui tint le rôle de (Fred/Petruchio) en 2000. Ce rôle nécessite un grand chanteur, capable de dire et projeter des airs puissants. Ce qui était le cas hier soir avec David Pittsinger, l’un des barytons basse les plus doués de sa génération qui triompha à l’Opéra de Paris dans La clemenza di Tito et au Théâtre des Champs-Elysées (Selim dans Il Turco in Italia, Atamante dans L’Argia de Cesti, Nick Shadow,

Dès le premier acte le rideau se lève sur la salle de répétition du Ford’s Theater à Baltimore reconstitué en briques plus vrai que nature, avec sa machinerie théâtrale imposante, ses loges, ses ateliers, ses costumières au service lingerie. Dès l’ouverture les immenses lettres lumineuses disjonctent. Ce premier gag visuel nous plonge d’entrée au cœur l’intrigue  de cette comédie burlesque où les répétions se déroulent dans la tension permanente entre Fred Graham (Petruchio) et Lili Vanessi (Katarine). Scène après scène, le couple séparé se déchire dans des joutes verbale, s’envoient des piques, en viennent aux mains jusqu’au… happy ending. L’histoire de ce vaudeville vire au cauchemar aussi à cause d’un duo de gangster branquignoles (clin d’œil au duo Laurel et Hardy) qui s’immisce dans ce marivaudage et maintient la tension de bout en bout.

Du bord d’écran géant recouvrant la scène, au plateau tournant qui permets un changement de décors rapide, des vespas aux couleurs 60’s aux effets spéciaux de ces cartes postales d’une Italie kitsch, sans oublier le défilés de costumes plus colorés les uns que les autres, voilà de belles trouvailles.

Mais bien sûr, l’atout principal de Kiss Me, Kate repose sur les magnifiques chansons jazz swing de Cole Porter avec ces mélodies inoubliables « Hate Men », voir burlesque « Brush up your shakespeare », où coquin avec ce « Always True To You In My Fashion » interprété magnifiquement par Francesca Jackson, sans oublié le tube final «  Kiss Me, Kate ». Si Cole Porter a souvent démontré un don pour écrire des histoires tristes dépourvues de sentimentalité, on se délecte de ce « Too Darn Hot » qui ouvre le 2eme acte avec cette chorégraphie endiablée aux acrobaties réglées au millimètre.

La mise en scène nerveuse de Lee Blakeley et le montage serré vont aussi dans ce sens. C’est joué, chanté et crié avec une telle précision et un tel sens de l’autodérision, on ne peut qu’en rire aux éclats. Les dialogues sont savoureux et fusent à la vitesse de la lumière. La distribution est une merveille, les comédiens n’hésitant pas à en faire des tonnes, quitte à entrer parfois dans le registre du sur-jeu et du burlesque. Si on ajoute à cela les décors de Charles Edwards, les costumes de la designer Brigitte Reiffenstuel, le célèbre duo qui a signé la création d’Adriana Lecouvreur pour l’Opéra Bastille l’an dernier, et une direction d’orchestre confiée à David Charles Abell, cette production est une belle réussite.

Courez-y : durant deux heure quarante, vous prenez crampes de rire sur crampes rire et vous aurez du mal à reprendre votre souffle.

Jean-Christophe Mary

Jusqu’au 12 Février 2016.

Théâtre du Châtelet. 2, rue Edouard Colonne 1er. Tél. 01 40 28 28 40. A 20h. De 20 à 119 €.


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