Découverte dans le cadre du concours Francouverte qui se déroule actuellement à Montréal, la jeune Joanie Michaud nous présente en ce début d’année son premier EP. Bruts et simples d’abord, la jeune femme originaire de Gatineau nous propose 5 titres entre folk et pop dénotant un talent certain et un véritable potentiel.

À l’image d’une pop québécoise très influencée par son voisin américain, Joanie Michaud insuffle dans ses compositions une matière dansante vite addictive. Maîtrisant sur « Claquer des doigts » une mélodie simple, elle nous propose un titre entre ombre et lumière, structurellement riche sans être écrasant. On pense sur ce premier titre à Bravofunken ou Forêt (excusez du peu!) notamment au travers de cette approche intelligente et variée d’une pop transpirant la sincérité.

Car oui, chez Joanie Michaud les textes sont proférés à la première personne et se sourcent dans ses expériences personnelles. Se dévoilant sans ambage, la jeune québécoise ne se cache pas derrière un paravent d’histoires inventées. Côté musique, elle triture des styles standards pour y imprimer sa patte. Ainsi sur « Parapluie », au travers d’une variété folk francophone assez banale à la première écoute, Joanie propose un arrangement travaillé, sauvant ainsi le morceau d’une morosité certaine.

Pourtant tout ce que touche la jeune québécoise ne se transforme pas en tube. Pour preuve le très dépouillé « Long Longtemps » où l’on découvre une Joanie Michaud se confrontant non sans mal à une composition plus brutale et nue dans laquelle on la sent peu à l’aise. Heureusement « Juste au cas où » mais surtout « Y’as tu vraiment quelqu’un » reviennent en force nous confirmer le talent de la demoiselle.

Ce premier EP est l’occasion pour la jeune québécoise de proposer son univers au travers de 5 titres très alléchants. Parfois un peu maladroite, Joanie Michaud n’en demeure pas moins éclatante de talent sur la plupart des titres. Réussissant à insuffler une étincelle pop dans chacune des compositions qui entre folk et pop orchestrale mêlés nous enivrent d’une bonne humeur à la jeunesse assumée. Espérons que le jury des Francouverte sera du même avis!

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com