/// ACTUALITÉS
Date d'ajout : 21-07-14

Jenny Lysander : rencontre avec la protégée de Piers Faccini

Remarquée par Faccini, Jenny Lysander a sorti le 26 mai « Lighthouse », son premier EP. Cet opus réalisé par l’Anglais lui-même et distribué sur le label Beating Drum démontre tout le potentiel de la jeune Suédoise. Les lignes d’arpèges sont tous simplement hypnotiques et en parfaite résonance avec la voix profonde et mystérieuse de la chanteuse créant ainsi une atmosphère où émane une mélancolie légère et envoûtante.

Jenny Lysander : rencontre avec la protégée de Piers FacciniQuai Baco a eu l’opportunité d’interviewer celle que les Inrocks considère comme l’une des dignes héritières de Joni Mitchell ou comme la cousine potentielle d’Emiliana Torrini et d’Adela Diane.

Rencontre avec la chanteuse et guitariste Jenny Lysander.

C’est une véritable histoire d’amour entre toi et la guitare. Peux-tu nous en dire davantage sur votre relation ?

Mon père a acheté une guitare lorsqu’il était adolescent pour avoir l’air cool. Trente ans plus tard, mon frère l’a trouvé entreposée dans une penderie et un jour quand je suis rentrée à la maison, j’ai entendu un son doux provenant de notre cuisine où ma sœur était en train de jouer « Don’t Follow » d’Alice in Chains. Je suis instantanément tombée amoureuse de cette guitare à corde nylon. Cet un instrument timide, très tentant jusqu’à sa complète absorption qui convient bien à ma personnalité.

En écoutant « Dancing on the Edge » et « Mind Me », l’on ressent un mélange de mélancolie et de détresse. Quelle est l’histoire de ces deux chansons et qu’as tu cherché à exprimer ?

Parfois, tu peux avoir ce sentiment que ta présence est blessante pour ton environnement ou un proche. Les questions font suite : « Que devrais-je faire ? », « Où puis je aller ? ». Tu peux trouver ce sentiment dans « Dancing on the Edge ». C’est à propos des mots, de la frustration de leur insuffisance mais aussi ce que le soulagement de solitude le silence et le manque de mots peuvent être.

« Mind Me » c’est un peu comme une conversation entre moi et la nuit. Quand le soir s’installe, je ressens un désir ardent de m’asseoir pour écouter, observer, expérimenter et ensuite interpréter. Parfois c’est effrayant, parfois il n’y a rien de plus relaxant et de rafraîchissant. Quand j’étais petite, j’avais vraiment peu de la nuit, je restais éveillée et j’écoutais les pas ou les respirations derrière ma porte. Je me rappelle à quel point ce fut horrible la première fois que je me suis rendue compte que j’avais pris mes propres battements de cœur pour quelqu’un qui frappait contre le mur. Transpercé, j’ai écouté. Le son est devenu envoûtant. Comme la peur s’est estompée, un espace fut créer pour une musique profonde.

Comment composes-tu tes chansons ?

C’est variable. La plupart du temps, il s’agit de capturer l’intensité du moment, ça devient comme du yoga pour l’esprit, étirant l’inconscient. Mais il m’arrive aussi de baser la composition sur une ligne de mots, parfois sur une petite mélodie, parfois je me défie d’établir des règles pour quels accords je devrais utiliser, ou quel temps ou tempo. Je ne pense pas voir de routines dans ma musicalité.

J’ai vraiment essayé d’être le genre de personne qui pratique régulièrement chaque jour, mais il y’a toujours des périodes où je ne touche pas ma guitare pendant des jours et des semaines et soudainement j’écris cinq chansons d’un coup en une nuit. Je ne force plus, c’est comme ça.

Comment s’est passée l’enregistrement de ton EP « Lighthouse » ?

Très spontanément et sans incident, je me suis arrêtée dans la magnifique maison de Piers Faccini dans les Cévennes pour une semaine à l’issu d’un voyage en train dans toute l’Europe. Durant ce temps nous avons bu du thé et discuté de la vie et de musique, nous sommes allés voir Neil Young en concert à Nîmes avec certains de ces amis et d’une manière ou d’une autre il y avait aussi pas mal de temps pour enregistrer, ce qui était la raison de cette visite.

Quand ma guitare et les voix ont été enregistrées. Piers a eu carte blanche pour distiller sa magie avec sa collection d’instruments bizarres. Etant l’une des grandes fans de sa musique depuis des années et admirative de son travail en tant que réalisateur, notamment de l’album Ela de Dom La Nena, je me suis sentie privilégiée de pouvoir le voir à l’œuvre. C’était, comme il le décrit lui-même, comme voir un enfant entouré de ses jouets favoris. Tout s’est mis en place très naturellement.

Quels sont tes projets pour le futur ?

J’ai prévu d’aller dans les Cévennes cet été pour travailler à nouveau avec Piers. L’idée est d’enregistrer un véritable album cette fois-ci.

Retrouvez Jenny Lysander sur Facebook

 

Propos recueillis par Sébastien Hochet


Copyright : Quai Baco Stimuli - Mentions légales - S'abonner - Contact Pro - contact@quai-baco.com - Quai Baco Production