/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 03-07-18

Jean-Michel Blais – « Dans ma main »

Pianiste montréalais de renom, Jean Michel Blais nous revient plus efficace et lumineux que jamais au travers d’un deuxième opus intitulé « Dans ma Main ». Puisant dans le style néo-classique, il nous enveloppe de ses saynètes comme autant d’univers qui ne cessent de nous obséder. À la frontière entre classique et électro, le québécois construit une oeuvre impactante et sobre qui ne nous laisse pas indifférent.

Jean-Michel Blais - « Dans ma main » : La chroniqueC’est par une note de piano à l’envers que le québécois ouvre cet opus sur « Forteresse ». Donnant de suite le ton de l’intégralité de cet album, il mêle de suite avec bonheur modernité et classicisme. Jouant aux questions réponses avec son double inversé, il nous transporte dans un univers peuplé de sonorités boisés qui introduisent avec envie un opus des plus captivants. Doucement le québécois réveille nos sens dans un concert de nuances qu’il met à profit pour mieux caresser une mélodie limpide. On se laisse emporter dans le flot de ces notes qui ne cessent de s’amonceler dans un tout léger et hypnotisant.

Là où Guillaume Poncelet joue la sobriété, Jean-Michel Blais se plait à construire des morceaux en forme de bandes originales de films aux sonorité étendues et riches rappelant Erik Satie ou Alexandre Desplats. Se glissant dans une cascade mélodique sur « Roses », on ne peut qu’admirer la patte du pianiste qui ne cesse de transformer ses compositions en de belles histoires muettes et mutiques. 

Ne cachant rien des sentiments, des souffles sur « Outsiders » au travers d’un début d’interviews de Jean-Michel Basquiat,  il enivre d’humanité chacune de ses compositions avec un sens aiguë de la mélodie. Créateur de génie, le québécois réussit à nous entraîner dans sa mélancolie sans fond aux reflets sublimes. Capitalisant sur une approche pianiste classique, il impressionne de sa façon de croiser cette musique avec un background à l’électro discret. Transformant ses compositions en hymnes doux, il utilise l’electro et l’illustration sonore pour mieux nous faire ressentir les émotions. 

Nous entraînant dans les tréfonds d’une mélancolie sans nous inonder d’une musique de bons sentiment, Jean-Michel Blais grave dans nos oreille une approche aux nuances exquises qui ne cessent de nous tourner en tête et qui au fur et à mesure des titres se fait de plus en plus pressante. Puissante et cristalline sa musique ne souffre d’aucune fioriture dans un décor à la sobriété parfois glaçante. On se laisse entraîner par cette marée musicale qui va et vient et nous rend captifs d’un élan mélodique comme on en voit peu. 

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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