Jake Bugg – « Shangri La »
Souvenez vous, il y a tout juste un an, un jeune homme de 18 ans sortait un album impressionnant de maturité, nous bluffant au passage de son approche inné du folk. Artiste complet comme seul l’Angleterre sait en produire, Jake Bugg nous revient en cette fin d’année avec « Shangri La », album un peu plus rock et au style plus affiné.
Démarrant sur « There’s a Beast and we All feed it » au son folk si caractéristique, Jake Bugg promène sa voix quelque peu nasillarde sur un titre répétitif mais diablement efficace au doux parfum des 50’s. Pourtant rien de nouveau par rapport au premier album.
C’est finalement dés le deuxième titre « Slumville Sunrise » que l’anglais se dévoile un peu plus. Au travers d’une mélodie impressionnante de justesse et rapidement entêtante, le jeune homme dans un rock énergique nous abreuve de sa fougue, assoiffé qu’il est de découverte et de créativité. Solos énergique, guitares menées à un train d’enfer, le garçon trace son chemin une fois de plus avec un talent hors norme.
Au fil des titres, on découvre un Jake Bugg plus mature, plus sombre aussi. Rivalisant de riffs tous plus addictifs les uns que les autres « Messed up kids » ou « KingPine », Jake Bugg perd un peu ce son si caractéristique qui l’a fait connaître pour tomber dans une sonorité un peu plus ronde et enrobée. Pourtant, il y a chez l’anglais la même approche que peut avoir Jake White concernant le rock, à savoir une volonté de ne pas transformer le genre mais être au plus proche du son d’origine pour mieux le faire évoluer.
Sur « All you reason », le jeune anglais nous prouve sa facilité à construire des titres aux mélodies solaires dans un tout assez commun mais rapidement addictif aux instrumentations à rallonges. Techniquement très au point, le côté parcellaire de l’arrangement nu sans être minimaliste, soutient sur le fil une voix assurée et affirmée. On se laisse bercer par ce tout chaleureux et sans prise de tête.
Le reste de l’album naviguant entre balades pop parfois à la limite d’un style un peu mielleux « A song about Love » et titres acoustiques « Kitchen Table » ou « Pine Tree », nous confirme l’excessif talent du jeune protégé de Noël Gallagher.
Album d’une maturité certaine, « Shangri La » consolide l’idée que l’on s’était faite du génie musical de ce jeune homme d’à peine 20 ans. Fonctionnant beaucoup à l’instinct, Jake Bugg compose comme il respire proposant dans un écrin des plus communs une musique au son travaillé sans être torturé en nous surprenant par cette conviction et cette puissance musicale qu’il insuffle à chacun de ses morceaux les rendant à chaque fois unique. Une chose est sûre, nous n’avons pas fini de l’entendre pour le plus grand bien de nos oreilles!
Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com





































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