/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 27-06-14

Jack White – « Lazaretto »

Icône rock et compositeur de génie aussi à l’aise derrière les fûts avec The Dead Weather qu’à la guitare et au chant avec The Raconteurs, Jack White nous livre en ce mois de juin son deuxième album solo « Lazaretto », successeur de « Blunderbuss » paru en 2012. Ce nouvel opus, beaucoup plus lent d’un point de vue rythmique, est un véritable bijoux de part ses solos, ses arrangements et son atmosphère à consonance blues.

Le titre d’ouverture « Three Women » annonce d’emblée la couleur. On y trouve un orgue aux sonorités soul voire free jazz jouant un jeu de questions réponses avec la voix de White. Le tout porté par une pulse à l’assise très groovie, l’ajout d’une guitare dissonante sur l’outro donnant encore un peu plus de matière et de force à l’ensemble.

Mais c’est sans nul doute sur les titres blues rock que l’ex frontman des White Stripes s’exprime le mieux. « Lazaretto » et « High Ball Stepper » sont d’ailleurs là pour le confirmer. La première par son riff ensorceleur et son solo destructeur, la seconde par son tempo très lent et son côté instrumental où l’on retrouve une forte présence de la fuzz.

Néanmoins cet opus démontre un certain éclectisme, on y trouve des chansons acoustiques à la teinte country comme « Temporary Ground » et son violon qui propulse l’auditeur en plein cœur de Nashville. Ce duo avec la violoniste et chanteuse Lillie Mae est un des titres les plus aboutis de l’album. « Entitlement » et ses arpèges enchanteurs mettant pleinement en valeur la voix profonde d’un Jack White au sommet de son art. « I Think I Found the Culprit » démarre aussi dans la douceur avant de finir dans une ambiance fouillis et joviale.

L’allégresse et la joie sont aussi présents avec des titres plus funky comme « That Black Bat Licorice » où l’on retrouve la présence d’un orgue, d’un refrain entêtant et d’une transition où guitare et violon s’entrechoquent.

L’homme qui a eu la chance d’échanger sur son art et sa vision de la musique avec The Edge et Jimmy Page dans le documentaire « It Might Get Loud » montre qu’il a bien sa place parmi les plus grands. Jack White est actuellement en tournée Europe avant de retrouver l’Amérique. Il reviendra sur le vieux continent en novembre 2014 avec notamment une date dans la capitale anglaise le 19 novembre.

Sébastien Hochet


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