Amateurs de musique analogique, cet album est pour vous! Emmené par un Clément Leduc, roi du clavier vintage, Hologramme nous sert un premier album où les Moogs, Rhodes et autres Ludwig s’en donnent à cœur joie. Accompagné d’une bande de musiciens excellents dans ce registre, il nous sert un 8 titres aux sonorités addictives.

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Distillant une bonne humeur contagieuse sur une « Ouverture » à la pop souriante et dynamique, Hologramme impose de suite son univers coloré et admirablement bien construit. Mêlant collages sonores, extraits de films et sonorités grasses, les québécois envoient littéralement du bois dans un background à l’electro ciselée. On est vite happé par ces mélodies chaloupées aux arrangements extrêmement riches.

Empruntant leur style à des groupes comme MGMT sur un « Nylon » au vintage rond sentant bon les années 60, les canadiens d’Hologramme nous enchantent de leurs ritournelles synthétiques. N’ayant pas peur d’inscrire dans leur compositions une musique proche du dessin animé 80’s, il réussissent à rendre mélancolique une électro sépia.

À l’image de « Bohème » ou « Faith », Hologramme apparaît aussi très à l’aise dans une électro plus conforme aux canons de l’époque. Rappelant parfois Daft Punk, c’est surtout à Misteur Valaire auquel on pense à l’écoute de ces morceaux entre brutalité et caresse mélodique. On y retrouve l’essence même des talentueux Montréalais, chefs de file d’une véritable génération électro, dans cette propension à faire de cette musique une énorme fête positive tout en gardant un regard critique sur la société.

Mais c’est résolument sur « Upright », morceau phare et single tonitruant de cet album, que l’on découvre pleinement le potentiel du groupe. Convoquant une basse tuba sur ce titre aux groove indéniable, les québécois nous offrent un de leur titre les plus réussit. Rappelant à la fois « Vidéo Kill the Radio Star » des Buggles et l’electro vintage de Misteur Valaire, ils réussissent à mélanger sensations pop très 60’s dans un écrin à l’electro rétro. Ils nous inondent d’un groove à tout épreuve qui apparaît vite trop court tellement les riffs sont bien amenés.

Au travers d’un 8 titres extrêmement bien construit, Hologramme convoque la pop 60’s avec l’electro populaire de Moby, tout en gardant la complexité de MGMT. On ressort de chacun de ces titres avec une banane folle. Admirablement travaillés, les morceaux soutiennent avec talent des riffs entêtants que le groupe nous sert à la pelle sans que jamais nous nous lassions. À écouter de toute urgence!

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com