Originaire du Cap Ferret, Hangar nous présente en ce début de printemps son 2ème album intitulé « Ivre Mer ». Créé sous la tutelle de Jean-Pierre Plunier ( Ben Harper, Bambino,….), les français nous reviennent avec un son travaillé qui, bien qu’extrêmement bien produit, ne parvient pas à cacher toutes les failles d’un groupe se cherchant une place sur l’échiquier rock français.

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Pop rock au son accrocheur, le premier titre « Écoute » réussit pleinement à nous captiver. Guitares africanisantes (on reconnaît la patte Bombino), rythme soutenu et pétillant, les bordelais assument pleinement leur rock français y apportant par petites touches une matière nouvelle très sympathique. Créatif, inventif, ce premier titre nous sort d’une pop rock malheureusement souvent ronronnante.

Rappelant Kaolin sur « Où errons nous », Hangar prouve sa maîtrise d’une musique pop universelle. Véritable tube ne révolutionnant pas les codes pré-établis, ils apportent leur patte à une pop rock rentrée dans le domaine public en construisant un titre simple et sympathique d’abord.

L’album avançant, les titres se font plus diversifiés. Soft rock sur « Tatoo », puis rock 80’s sur  » Descend » ou proche d’une variété sur « La miss du sud », Hangar semble nous présenter l’étendu de ses talents au travers de morceaux aux univers complètements différents. La musique de Hangar semble progressivement prisonnière de cette production léchée, construisant chaque titre dans un formalisme un peu sérieux manquant cruellement de folie.

Alors oui, les titres restent sympathiques, superbement agencés et enregistrés mais l’on passe d’une ambiance bretonnante sur « La rumeur » à une approche beaucoup puis playboy rappelant le Jacques Dutronc des débuts sur « Mister Power » rendant le tout difficile à digérer. Le groupe nous perd en multipliant les ambiances. À défaut d’univers clair et net, les français créent un patchwork formés de morceaux qui, pris séparément,paraissent de bonne facture mais qui ensemble créent un rendu des plus indigestes.

Tour à tour variété, pop, rock, les français copient plutôt bien différents styles sans imposer de signatures musicales au risque de perdre leur auditoire. Manquant cruellement de style Hangar fournit une pop sympathique mais sans plus. Alors oui, on ressort ivre de cet album mais clairement du fait des changements de cap incessant que nous imposent le groupe.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com