Originaires de Metz, les quatre membres de Grand Blanc nous proposent un EP à l’esthétique froide et brutale. Naviguant dans une pop métallique aux synthés tranchants, ils construisent un univers lourd et pesant dont on ne sort pas indemne.

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Ambiance noire et collante, dès le premier titre les Français impressionnent par leur savoir faire. Prenante et inquiétante, la musique du quatuor nous prend de suite à la gorge. Soufflant le chaud et le froid, Grand Blanc s’approprie avec beaucoup d’aisance une Cold Wave pour en faire une électro-pop-rock froide et éclatante. Sur « Degré Zéro » ils réussissent à mêler musique aux synthés laminaires et mélodies amples. Apparaissant fragile et claire, la voix de Camille tranche avec ces arrangements synthétiques.

Grand Blanc fait de l’electro-pop noire comme d’autres font du rock, avec passion et fougue. Travaillé et superbement construit, le quatuor ne se limite pas à intégrer des sonorités extrêmes à ses morceaux mais y insuffle une créativité musicale rare et des textes hautement poétiques. Très présent sur un titre comme « Samedi La nuit », le rock des Messins se marie à merveille avec cette base très synthétique et bassue. Violente, noire mais paradoxalement nuancée et mélodique, Grand Blanc nous impressionne de sa force musicale. On retrouve chez eux un engagement total qui fait défaut à nombre de groupes rock à l’heure actuelle.

On pense de suite à Jacno sur le très électro 80’s « L’homme Serpent » ou à Breton voire même à Toy dans leur approche dansante d’une musique lourde et anguleuse. Cette pop glaciale chantée en français fonctionne extrêmement bien. Capable de lier texte et musique avec rigueur, Grand Blanc aborde dans un style entre punk et pop-électro des univers où la violence est toujours sous jacente. Presque véhéments sur le dernier titre « Petites Frappes », ils personnifient avec brio une violence larvée sur un morceau au texte fort.

Brutaux aussi bien dans les beats que dans les synthétiseurs aux sons tranchants ou dans cette volonté de calquer une mélodie plate et frontale, Grand Blanc ne fait pas dans la demi mesure et c’est tant mieux! Artistes clivant par excellence, ils cultivent un mélange de rock et de new wave que l’on avait plus entendu depuis longtemps. Puissants et terriblement addictifs, Grand Blanc tape un grand coup dans l’electro pop française nous proposant une musique à l’esthétique et aux sonorités industriel. Bref un grand groupe en devenir!

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com