Issu de la scène Rap, Damien, voix lead du projet George Sound, s’est progressivement rapproché d’un rock électro tout en gardant une rage intacte. Mis en lumière par Détroit dont ils ont fait les première parties sur un bout de leur tournée, ces Bordelais nous transportent dans un univers noir et collant à la frontière entre différents style bruts.

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C’est un premier titre à la noirceur étincelante qui nous immerge progressivement dans l’univers sobre et clinquant du trio. Sonorités brutes, électro tranchante peuplée de sons épars et angoissants, « Moteur de recherche » nous fait doucement basculer dans les tréfonds d’une société qui nous mange progressivement. Mettant en avant un texte slamé extrêmement impactant et une musique tiraillée entre électro noire et rock rugueux, George Sound mélange énormément de styles pour un rendu des plus denses.

Abordant le revers de la médaille de ce monde tout numérique, George Sound s’empare de ce son underground électro pour dénoncer les abus de cette société de sur-consommation. On ressent pleinement sur « Courez » ou « Des animaux » l’urgence et la fatalité d’une génération digitale en perdition. Titres râpeux à l’electro vibrante, le groupe décrypte une société malade.

Rudes et tranchantes, les sonorités du trio apportent un véritable background sobre et efficace aux textes percutants réalisés par Damien. Loin des clichés d’un rap au discours parfois ambiguë, il utilise la puissance des beats pour nous cracher le venin que la société lui réserve.

Sur « Fusible », Damien chante « On est mieux la tête vide et le corps plus fort ». Cela résume pleinement cette prise de conscience que le trio essaie de répandre à son auditoire. On retrouve cette urgence et cette violence qui nous rappellent le début d’artistes comme Saez, Philippe Prohom voire Mickey 3D dans cette revendication pleine et entière d’une société à la dérive.

Nues en terme d’arrangements, les compositions de George Sound n’en sont que plus percutantes apportant une dose d’électro noire et découpée à des textes taillés à la serpe. Martelant une musique parfois clinique, le trio tape dans le mille grâce à ces textes réalistes qui illuminent une vérité crue mais bien réelle. On y retrouve une désespoir rappelant un puits sans fond de problématiques, de problèmes insolubles, d’accusations parfois malsaines mais toujours justes. Alors oui, George Sound nous fait réfléchir, nous rappelle que la réalité n’est pas loin et qu’elle est sans pitié.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com