Amateur de concepts musicaux cet artiste vous plaira. En effet, Gaspard Royant promène depuis quelques années sa passion pour les 60’s au travers de productions au son résolument travaillé et emplit d’une douce nostalgie. Après quelques EP, il déboule en ce début d’année avec son premier album intitulé sobrement « 10 Hits Wonder ».

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Force est de constater que dès le premier titre, nous sommes propulsés dans les années 60. Swinguant comme à la bonne époque, Gaspard Royant restitue à l’identique la chaleur si particulière de cette musique pop rock des débuts de Dylan ou les Beatles. Utilisant les mêmes conditions d’enregistrements, l’artiste nous surprend en étant à contre courant de la mode actuelle.

Que cela soit sur « Back to Where We aim » ou « All the cool in you is me », mêlant guitares slide country dans un rock Elvis, il nous entraîne dans des temps révolus et apparemment regrettés où la musique ne se faisait pas à coup de concepts mais plus sur un coup de cœur et avec une facilité déconcertante.

Rappelant beaucoup les approches de Mustang ou Sam Decoster, le français n’hésite pas à ajouter chœur et saturation type poêle à frire sur un titre comme « This Year Belongs to you » où il refait vivre le rock crooner tel qu’il était dans les années 60’s au travers d’une voix maniérée et des instruments d’époque. Il nous bluffe de ce son si ressemblant et si proche des 60’s parfois dans un mimétisme confinant à la copie pure et simple.

Mais l’on ressent déjà une gêne sur « Break Up Bar », pourtant superbe titre rock lent et puissant, chaleureux et rude qui fonctionne à merveille et dont les sons se mélangent dans une réverbération éclatante. Un peu trop coulant voire mielleux au travers de cordes inutiles, Gaspard joue le jeu à fond si bien qu’il semble y perdre sa personnalité se contentant de reproduire le son et les mimiques de ses pairs sans apporter sa propre patte.

De la même façon sur « All is truth » ou « The One you need » très rockabily presque parodique, les titres semblent se mélanger sans que pour autant l’un soit plus en avant que l’autre, comme cela était le cas sur la plupart des albums des 60’s ou l’on traitait à la va vite un album le rendant extrêmement homogène.

Heureusement quelques titre dont le très bon « The Woods » nous emporte au travers d’une mélodie sympathique un peu moins typée 60’s , plus proche d’une variété pop universelle. Entraînant, joyeux sans pour autant s’avérer être une copie, on a ici le sentiment de découvrir la première composition originale de l’album.

« 10 Hits Wonder » apparaît comme une compilation année 60 mais c’est pourtant bien Gaspard Royant qui est aux manettes de cet album. Roulant des mécaniques vocales pour mieux coller à ce personnage rock 60’s qu’il incarne à chaque titre, le français apparaît un peu rigide sur ses compositions qui bien que parfaites en terme de structure et de son, font apparaître un certain fanatisme dans une approche puriste de cette période qui peut à la longue user. Restent de très bons morceaux qui pris séparément fonctionnent plutôt bien.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com