/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 26-10-18

Gaêtan Roussel – « Trafic »

Véritable éminence grise d’une variété française de qualité, de Louise Attaque à Tarmac en passant par ses collaborations avec Alain Bashung ou Rachida Brakni, Gaëtan Roussel a réussit un parcours pratiquement sans faute. De retour dans un « Trafic » en forme de retour au source, le français nous livre un album énergique aux mélodies toujours extrêmement entêtantes. 

Gaêtan Roussel - « Trafic » : La chroniquePremier titre au message très clair, « Le jour et la nuit » pose de suite le décor de ce nouvel album. Dans un virage à 180 degrés par rapport à « Orpailleur » qui le voyait flirté avec l’expérimentation, Gaëtan Roussel signe un retour en force extrêmement mélodique au travers d’une musique jonglant entre les instrumentations à la pop assumée où chaque accord tombe à pic et dessine une approche sensible et entêtante. Véritable magicien de la punchline ou du gimmick, le français ne faillit pas à sa réputation et multiplie avec audace et dynamisme les bonnes idées dans une première partie d’album à 100 à l’heure.

Dansant proche du clubbing sur « Hope », Gaëtan Roussel puise dans une inspiration qui ne semble jamais lui faire défaut des instrumentations et des mélodies entêtantes comme personne. Délivrant une nouvelle fois une approche au groove dantesque et au dynamisme bondissant sur un titre jouant avec les rythmes et les effets, il revient en maitre d’un art qu’il avait initié sur Ginger. Capable d’intégrer à des structures semblant standardisées, une folie saine, une technique millimétrée et un sens unique du rythme, le français construit des tubes à la pelle sans jamais tomber dans un universalité pop. 

Plus intimiste sur « Tu me manques (pourtant tu es là) » en duo avec Vanessa Paradis, Gaëtan Roussel nous délivre un bijou pop à la lenteur enivrante dans lequel les voix des deux artistes se mêlent à merveille. Mélancolique et grandiose dans son instrumentation, le titre sans être atypique donne à voir un Gaëtan Roussel moins dans la surenchère que sur ses précédentes compositions. Véritable charnière de cet album, ce titre à deux voix voit l’ouverture d’une deuxième partie un peu en deçà.

En effet, dès « N’être personne », on sent comme une baisse d’intensité et de créativité. « Dedans il y a de l’or » mis à part, cette deuxième partie de Trafic déçoit plus qu’elle ne surprend. Stéréotypé sur « Ne tombe Pas » ou dynamique sans flamme sur « Tellement Peur » voire « La question », Gaëtan Roussel semble tourner en rond n’apportant que peu ou pas de nouveauté à des titres taillés sur mesure pour le français dans lesquels on retrouve les même éléments que pour ses premiers titres. Mélodie efficace, sonorités electro grand public, tout ces titres respectent un cahier des charges un peu contraint qui donne à cette deuxième partie un sentiment de lassitude.

Conservant une personnalité certaine, il utilise à bon escient sa capacité à innover dans un cadre contraint. Créatif à l’extrême, Gaëtan Roussel renouvelle une pop dansante avec un sens mélodique hors norme que l’on se plait de suite à retenir et à chanter. Sans être incandescent et malgré une deuxième partie lassante, ce nouvel album confirme le retour en force d’une personnalité importante de la variété pop française. Gaëtan Roussel construit un album cultivant un style unique fait d’instrumentation à l’électro pop technique et d’une variété pop aux gimmicks entêtants. 

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com

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