/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 02-10-13

Gaëtan Roussel – « Orpailleur »

Gaëtan Roussel est de retour, mais là où nous attendions un album chaud et lumineux, voilà que nous trouvons une série de titres à la fraîcheur toute électronique et aux sentiments calculés. Bien que mélodiquement très au point, « Orpailleur » fait la part belle au tout électro pop un poil convenu et au martelage rythmique sans grande finesse.

C’est « La simplicité », titre étonnamment granadiloquent intégrant orchestre, électro tonitruante et chœurs très présents, qui ouvre ce nouvel album. Gaëtan Roussel semble avoir enfilé des vêtements trop grands pour lui et se couvrir d’un ornement l’écrasant complètement.

Les titres se suivent faisant la part belle à une rythmique très présente et vite assommante sur « Éolienne » ou sur le très osseux « Cha Cha Cha » sans véritable matière et à la mélodie monotone. Pourtant l’ex Louise Attaque s’y connaît en arrangement comme le montre le très réussit « Orpailleur » au background très Camille.

Toujours aussi décomplexé par rapport à cette langue français, il construit chaque titre autour d’expressions ou de mots choisis pour leurs sonorités permettant d’apporter un surplus d’énergie à des arrangements toujours très travaillés. Construisant sa musique autour d’une mélodie imparable (« Par dessous tes épaules »), il semble parfois s’essouffler voire combler via certaines ambiances musicale sans grande créativité.

Très axé sur une ambiance générale énergique et rythmique un peu systématique, l’originaire de Montargis nous perd parfois entre variété et électro pop survitaminée. Heureusement, mélodiste né, il nous impressionne toujours de cette faculté à créer des lignes de chant limpides et efficaces. Le très pompeux « Poésie » en est un exemple flagrant.

Aussi pauvre en folk que le précédent album en était riche, il nous offre tout de même quelques morceaux d’anthologies tel « Hum Hum Hum » à la chaleur rayonnante et le magnifique « La Barbarie » à la mélodie fulgurante.

S’inscrivant en négatif du précédent album, Gaëtan Roussel semble faire la part belle sur « Orpailleur » à des titres très rythmiques et beaucoup plus électros, reléguant sa folk pourtant tellement addictive à quelques titres disséminés au travers des 11 morceaux de cet album.

En résulte un opus en demi teinte, travaillé et maîtrisé en terme d’arrangements, aux mélodies toujours très (trop?) colorées dont on ressort légèrement assommé d’une musique électro un peu brutale vite usante. Gaëtan Roussel semble se perdre dans une expérimentation pas toujours très assurée et peu assumée. Finalement ne serait-ce pas de simplicité dont manque cet opus?

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com

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