Véritable star dans son Québec natal, Fred Pellerin conteur, écrivain et auteur-compositeur nous propose un nouvel album intitulé « Plus tard qu’on pense ». Faisant vivre avec énergie une tradition du conte, le québécois nous emporte dans son univers à la fois mélancolique et joyeux au travers de 12 titres ciselés.

Acheter l’album sur Amazon
Télécharger l’album sur iTunes

Intimiste, doux et délicat, c’est par un « Plus tard qu’on pense » feutré aux guitares et pianos discrets que le québécois ouvre ce nouvel album. Mélodie alambiquée et tournante, touchant aussi bien au conte qu’à la grande chanson française, il mêle avec beaucoup d’émotion et de finesse un texte fort et une musique lumineuse.

On retrouve dans l’approche du québécois, cette authenticité que la génération actuelle de chanteurs à tendance à perdre peu à peu. Ancrées dans la vie, les chansons de Fred Pellerin racontent avec une poésie vaporeuse les petits riens du quotidien, ces choses auxquelles on ne fait pas attention mais qui mises bout à bout résument une tranche de vie. Interprétant avec brio des textes de Gilles Vigneault et de Stephen Faulkner ainsi qu’une traduction en français de Tom Waits et deux textes de René Richard Cyr, le québécois réussit à nous faire oublier ces géants de l’écriture, s’appropriant avec une délicatesse rare l’âme de chacun de ces textes.

À l’image de « Pères en fils » ou du magnifique « Le grand cerf volant », Fred Pellerin lie de sa voix d’or des compositions rudes et authentiques. Le résultat est une poésie chantée qui se glisse doucement à nos oreilles et semble tout doucement mourir à nos pied. Proche du conte et de ces digressions sur les légendes, Fred Pellerin fait revivre une poésie grandiloquente et discrète puisant sa source dans les légendes et les magies de l’ancien temps. Tel un magicien, le canadien nous emporte dans un monde plein d’étoiles.

Mélange d’un Léo Ferré pour le côté conteur et d’un Gabriel Yacoub pour cette présence musicale, cette signature unique, le québécois se pose en gardien d’une tradition centenaire. Fred Pellerin parvient à regrouper différentes générations dans une musique excessivement chaleureuse et universelle touchant aux fondements même de cet art.

Capable d’être grave sur « Gens du vieux rêve » où il construit patiemment de magnifiques trames musicales et textuelles nous touchant au plus profond, le québécois s’avère aussi fabuleux dans un registre plus humoristique. Ainsi, loufoque sur « Le musée du jamais vu », il nous dévoile une facette plus insouciante presque enfantine qui nous attendrit.

Loin d’une variété facile et parfois un poil usante, Fred Pellerin continue son bonhomme de chemin nous promenant dans une musique taillée dans cette terre québécoise. Tel un griot occidental, il transmet au travers de ses textes et de ces musiques une simplicité et une sagesse populaire qu’on ne voit plus que dans les contes et légendes. Le natif de Saint-Élie-de-Caxton nous ramène aux fondamentaux construisant patiemment de magnifiques trames musicales et textuelles nous touchant au plus profond. On en ressort transformé, touché par cette magie poétique étonnement d’actualité.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com