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Date d'ajout : 22-02-18

Franz Ferdinand – « Always Ascending »

Véritables piliers d’une musique devenue au fil des années et des albums de plus en plus mièvre à la pop parfois dégoulinante, Franz Ferdinand n’était depuis quelques temps que l’ombre de ce rock tranchant et disco des premiers albums. Attendu comme l’opus de la renaissance ce « Always Ascending » mérite grandement ce qualificatif au vu de la qualité et la jeunesse affichée de ces 10 morceaux. Décrit par Alex Kapranos comme « à la fois futuriste et naturel », ce nouvel album signe le retour en fanfare d’un Franz Ferdinand au top!

Franz Ferdinand - « Always Ascending » : La chroniqueBalayant le ronronnement des derniers albums dès ce premier titre éponyme, les écossais nous proposent en ouverture ce qui fait la sève de ce groupe : une mélodie efficace, une instrumentation au rock travaillé et un sens du rythme implacable. Le groupe retrouve ainsi sa verve d’antan dans un premier titre en forme de grosse claque et un retour au source diablement engageant. Franz Ferdinand se plait à multiplier les bonnes idées dans une rythmique effrénée à la disco puissante. Intégrant une approche à l’électro rock vite envoûtante, les écossais réussissent à s’approprier ce style tout en gardant une identité unique et salvatrice.

On semble redécouvrir sur des titres comme « Lazy Boy » ou « Paper Cages » ce que fut Franz Ferdinand. Puissants, relookant leur style avec une approche toujours aussi dynamique, les écossais n’en finissent pas de nous surprendre et de nous enivrer de ce rock disco excessivement addictif. Guitares en pointe, voix au top, ils ne lésinent pas sur la production (Philippe Zdar aux manettes s’il vous plait!) et nous proposent un ensemble de titre à la trame soutenue et au rock incisif. Fraiche et enlevée, la musique de Franz Ferdinand semble être le fait d’un nouveau groupe et non d’un groupe ancré depuis plusieurs années dans les charts mondiaux. Avec une liberté rare pour les groupes de cette taille, la bande d’Alex Kapranos semble faire ce qui leur plait dans un album pop rock loin d’une approche commerciale.

Se plaisant à jouer avec leur voix, les écossais nous proposent des titres au rock follement addictif dont les rythme résonnent en nous bien longtemps après le titre « Finally ». On se laisse prendre au jeu de ces construction extrêmement travaillées qui nous entraine dans les contrées joyeuses et soutenues d’un rock à la sauce anglaise. Il y a un tranchant et un côté syncopé extrêmement jouissif dans ce rock aux riches parties rythmique qu’il agrémentent d’un culot rare leur permettant de proposer nombre de bonnes idées.

Chez Franz Ferdinand, les rythmes sont travaillés et permettent une approche au groove parfait. Multipliant les parties comme autant d’ambiances, ils dessinent un rock à l’électro émergente possédant cette approche à la fois grave et dansante. Jouant avec les effets, cassant leur voix, bidouillant leur batterie, ils nous offrent sur « Huck and Jim » un titre au rock transcendé d’une electro à la puissance fantastique résumant assez bien leur nouvelle approche. Il y a une volonté d’expérimenter dans un cadre contraint qui les voit proposer de nouvelles choses avec un entrain rarement atteint.

Que dire des écossais, tellement leur approche semble saine et pleine de cette volonté d’évoluer sans être une seule fois ringard. Ne délaissant pas ce rock mâtiné de disco qui les a fait connaître tout en y intégrant une électro travaillée, ils nous subjuguent d’un album en forme de révélation. Multipliant les bonnes idées, Franz Ferdinand semble ouvrir une nouvelle période pleine d’une musique travaillée et diablement efficace. Décortiquant un rock puissant à la structure complexe et tourbillonnante, les écossais s’engagent avec brio sur le chemin du renouveau. C’est une sorte d’air frais qui semble souffler sur ce « Always Ascending » plein d’une jeunesse retrouvée et très présente.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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