/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 30-08-13

Edward Sharpe & The Magnetic Zeros – « Edward Sharpe & The Magnetic Zeros »

Avec ce nouvel album éponyme, Alex Ebert trace sa route sous son pseudonyme d’Edward Sharpe & The Magnetic Zeros. Pour résumer rapidement, c’est un peu comme si Sébastien Tellier rejoignait le Big Bazar : un messie illuminé accompagné d’une joyeuse bande de 12 musiciens nous interprétant des chansons hippies et psychédéliques baignant dans les années 70. Bien que manquant parfois de consistance, l’ensemble est plutôt bien tourné.

Avec Edward Sharpe & The Magnetic Zeros, on s’imagine facilement en 1968, slalomant dans les collines de San Francisco à bord d’un mini-van déglingué. ça fleure bon les drogues en tout genre, le patchouli et les guitares. Et musicalement, tout les sympathiques clichés de cette époque sont là : des lignes de basses claires et sautillantes comme sur « Let’s get high » ou « In the summer », des choeurs pleins d’harmonies sur « Please », les cuivres à gogo sur « Life is hard » et même le solo de flûte avec « If I were free ».

Malgré cet aspect de pop psyché maintes fois entendu, Alex Ebert parvient à nous attirer dans ses filets avec des titres entraînants et des refrains toujours bien pensés. C’est positif, sympa, et plus complexe que ça en a l’air. L’ouverture avec « Better Day » nous met tout de suite dans l’ambiance. Clappements de main, cloches, choeurs aériens, mais surtout une voix puissante comme on l’aime et une sacré bonne ligne mélodique. Et quand ce n’est pas Alex Ebert qui nous fredonne de douces mélodies hippies, c’est sa comparse Jade Castrinos qui s’y colle avec autant de réussite tout d’abord sur « Two », puis sur« Remember to Remember ».

On prend un plaisir certain à suivre ces babas modernes, mais au fil des morceaux, on se perd un peu dans cette jungle luxuriante de tambourins et de choeurs planants, de gentilles mélodies et d’amour à la pelle. « Love » doit être répété environ 600 fois sur cet album, et le créneau « L’amour c’est bien, la guerre c’est mal » finit par être usant sur la longueur. Pourtant on chante avec plaisir les « hear me love, see me love » de « Please », ou encore les « I feel love » de « In the lion », des hymnes souvent imparables, ce qui n’est pas donné à tout le monde, mais qui manque un peu de profondeur pour nous subjuguer totalement.

On tape du pied, on fredonne même parfois, mais ça fait le même effet que « Obla-di-obla-da » des Beatles. C’est sympathique de l’écouter une fois de temps en temps, mais douze fois d’affiler ça devient carrément insupportable. Edward Sharpe & The Magnetic Zeros, c’est un peu pareil. Très agréable à petite dose : c’est vraiment bien fait, les mélodies sont positives, mais point trop n’en faut. Les déluges de cuivres et cordes ainsi que le positivisme à outrance n’apportent finalement pas grand chose de très nouveau. Ce retour au flower power ravira les nostalgiques des années 60 et 70 qui dansaient sur la comédie musicale « Hair », mais finira sûrement par lasser les autres en cas de surdosage. A déguster avec parcimonie.

Marty Tobin
marty.tobin@quai-baco.com

En savoir plus sur Alex Ebert

Copyright : Quai Baco Stimuli - Mentions légales - S'abonner - Contact Pro - contact@quai-baco.com - Quai Baco Production