/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 14-10-17

Djakarta – « Djakarta EP »

Formés en 2015 autour de deux frères, Djakarta est avant tout un projet de famille. Travaillant une pop atmosphérique un poil psychédélique, les franco-australiens nous proposent un premier EP éponyme aux sonorités rondes et sinueuses. Financés grâce à KisskissBankBank, Raphaël et Tristan Stuart ont su saisir la balle au bond et nous fournir un EP aux envolées raisonnables et à la pop travaillée.

Djakarta - « Djakarta EP » : La chroniqueÉmergeant péniblement d’une moiteur grave sur le transpirant « Rising Tide », les franco-australiens nous propulsent dans une pop calme et brillante aux harmonies sobres et étincelantes. Se plaisant à construire une approche simple efficace d’une musique douce et enivrante, ils dessinent une pop sans grandiloquence au plus proche d’un réel qu’ils transcendent avec beaucoup de finesse.

Il y a du Radiohead dans cette musique recherchée sans être lourde et complexe. Au travers d’une musicalité à la fois trash et ronde, utilisant des sonorités graves et atypiques, ils réussissent à nous emporter dans un univers à la fois lourd et supportable. Loin d’une suffocation, leur musique joue sur un background au grave granuleux posant une base solide et diablement addictive qui finit par nous surprendre et dont on tombe vite amoureux. Fin et efficace, la musique des frères Stuart nous guide dans une pop globale et simple.

Plus l’EP avance et plus les sonorités semblent nous envelopper de leur tournures lentes et rondes. Les claviers nous aspirent progressivement d’une musique simple et mélodieuses. Il y a chez Djakarta une simplicité désarmante qui cache une musique travaillée et clairement addictive rappelant beaucoup les belges de Girls in Hawaii. Transpirant une pop Beatles aux incantations classique, « You And me » apporte la preuve s’il en était encore besoin de la qualité sonore du duo. Se nourrissant d’une pop ensoleillée sans tomber dans une soupe harmonique, Djakarta tisse une pop haute couture aux brillants étonnants.

Les franco-australiens ont cette élégance de l’instrumentation qui donne à leurs titres ce petit plus différentiant des autres productions pop. On aime particulièrement cette façon d’intégrer une pop psychédélique dans un dernier titre « On the Moon » rappelant beaucoup les expérimentations de MGMT. Déstructurant une construction pop avec beaucoup d’application ils réussissent à redonner une sorte de profondeur à une pop perdant progressivement de sa hauteur. Avec Djarkarta, la pop réussit à être populaire et élitiste au travers de mélodies simple et d’instrumentation ciselées. On est sous le charme!

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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