Coldplay – « Ghost Stories »
Formation de tous les records, Coldplay domine depuis maintenant plus de 10 ans la pop anglo-saxonne. Qui n’a pas chanté ou dansé sur les méga tubes que sont « Yellow » ou « The Scientist »? Étiquetés comme groupe de stade dans une pop extravertie et colorée, les anglais nous reviennent un peu plus posés et intimistes dans un nouvel album intitulé « Ghost Stories ».
Leur respectabilité n’est maintenant plus à faire, mais à l’inverse d’un groupe comme The Black Keys qui n’hésite pas à se mettre en danger pour faire évoluer sa musique, les anglais ont pour habitude de continuer sur leur lancée. Pourtant, ô surprise, à l’écoute de « Always in my Head » premier titre de cet opus, Coldplay semble prendre un virage musical. Toujours riche en terme d’instrumentation, la bande de Chris Martin parait doucement se calmer de ses effets à tout va. Multipliant ici les planants, ils nous surprennent de leur minimalisme tranchant avec leur précédentes productions.
Est-ce une volonté de casser cette image de groupe de stade ou la récente déconvenue sentimentale du leader, toujours est-il que les anglais nous proposent plusieurs titres dont la base dépouillée et fragile permet d’apporter une luminosité qui leur faisait défaut. Timide (c’est un comble pour Coldplay) sur « True Love » ou « Midnight », cette volonté de fournir un contenu plus feutré apparaît pleinement sur le réussi « Another’s Arm ».
Murmures, travail sur les sonorités, mélodies brutes et sans fioriture, le groupe touche du doigt un style qui leur convient parfaitement mélange de pop universelle et d’expérimentations. La force du combo est cette production au cordeau qui rendrait une expérimentation de Xenakis, pop. S’en servant ici à bon escient ils proposent une ambiance intimiste intéressante.
Que les fans se rassurent, passés ces quelques morceaux, Coldplay revient à ses premières amours au travers d’une pop universelle qui leur a si bien réussit. Très peu subtile, écrasante d’effets, Chris Martin et ses compères font une musique ennuyeuse et usante sur « Magic » ou « Ink ». Très lisses et standardisés aussi bien dans la structure que dans la musicalité, les anglais enchaînent les titres interchangeables. Universels dans leur approche, réalisant des morceaux de divertissement, ils se placent en groupe populaire à la musicalité malheureusement en berne.
À l’image de cette fin d’album enchaînant le synthétique et dansant « A sky full of stars » et l’intimiste « O », les anglais semblent pour la première fois de son histoire se poser les bonnes questions. Album beaucoup plus mûri et réfléchi, « Ghost Stories » tente de sortir la bande de Chris Martin de ce son pop et extrêmement massif sans complètement y parvenir. Divertissant sans être écrasant, Coldplay nous propose une pop ronronnante toujours aussi marketée mais possédant pour la première fois une pointe d’authenticité.
Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com





































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