Jeune producteur parisien, Clément Bazin pose ses différentes compositions sur le net via sa page soundcloud. Ce n’est qu’en mai 2012 que le label With Us Records décide de l’éditer. Après son premier EP « Inner Voices » le français nous revient en cette toute fin d’année avec « Night Things EP » dans une électro fine et nuancée au son travaillé.

Dès « Come to This » on est de suite happé par l’univers sonore atypique du français. Mélangeant sonorités ethniques voire tribales et électro vaporeuse, Clément Bazin ose des mixs au rendu paradoxalement exotique et intime. Point de world électro à la mode DeepForest lourde et intrusive chez le français, non, seulement un collage sonore peuplé de sonorités tintinnabulesque nous sortant pour quelques instants de grâce des canons de l’electro facile servie à l’heure actuelle à toutes les sauces.

Car le français outre cette activité sonore est aussi professeur de Steel Drum/Pan à Paris ce qui explique l’omniprésence sur un titre comme « Tracking me » de cet instrument au son caractéristique. Son utilisation apporte ce surplus de mélancolie nécessaire à ce type de morceau assez synthétique définissant une identité sonore à part.

Clément Bazin se place en esthète d’une électro légère tout en restant extrêmement travaillée. Il n’y a pas à proprement parler chez le français une volonté de provoquer ou d’impacter, seulement de proposer des samples sur un background très ambient à l’image de ce « Aloe » dont la fin un peu trop rythmique semble casser le fragile équilibre sonore.

Malgré quelques faux pas, tel ce « Hook » proche d’une électro sans finesse, brutale et au collage un peu grossier dont on se lasse rapidement, on reste bluffé par le sens artistique du jeune français. Au travers d’un touché et d’une grâce peu commune dans le monde de l’electro, il nous propose une sorte de synthèse très réussie des 30 dernières années au travers d’une électro à la sensibilité à fleur de peau.

À l’image du dernier titre « Use to wear That », simple dans sa conception, travaillé et sobre sans pour autant devenir déstructuré, c’est un entre-deux très difficile à entretenir que le jeune français réussit à nous proposer sur ce 2ème EP. On est au fur et à mesure propulsé dans l’univers synthétique et délicat de Clément Bazin qui une fois de plus s’ajoute à longue liste des jeunes pousses prometteuses de l’électro française prouvant s’il en était encore besoin que ce style est bien vivant et ne s’arrête pas à Daft Punk ou Air.