Il faut croire que le lien entre l’émission « La Nouvelle Star » et ses anciens participants n’est pas totalement rompu. Après Maurane, ex jury de l’émission, c’est au tour de Christophe Willem lauréat de la cuvée 2006 de nous présenter son 4ème album. Intitulé « Paraît-il » ce nouvel opus conforte le Français dans une variété « boum-boum » très commerciale.

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Démarrant sur le single dévoilé début octobre, l’ex-finaliste pose de suite le décor grandiose de cet album au travers de violons dignes d’un James Bond (Golden Eye pour ne pas le nommer). Égal à lui-même, il met en avant sa belle voix androgyne dans un titre naviguant entre variété un peu lourde et musique très club. Convoquant une débauche d’arrangements, il construit un titre assez brouillon.

C’est d’ailleurs une des grandes failles de cet album. Voulant à tout prix combler les blancs, il ne nous laisse aucun répit en enchaînant des compositions riches musicalement à la limite de l’overdose. Dégoulinant de douceur sur « Le chagrin », remuant sans aucune logique sur le très Zazie « La règle du jeu », Christophe Willem surjoue chaque émotion perdant chaque fois un peu plus de sincérité dans son approche artistique.

Au sein de compositions sentant bon la comédie musicale, le Français tente d’attiser une flamme bien mal en point. Voix blanche presque clinique, on ressent pourtant sur quelques titres une véritable recherche. Ainsi le refrain « Allons enfants » dansant et énergique fonctionne plutôt bien. Mais c’est finalement dans un registre beaucoup plus sobre sur « Loneliness » que le Français nous surprend. Sa voix apparaît ici brillante et au service d’une véritable mélodie.

Christophe Willem nous propose un « Paraît-il » assez lisse. Très théâtrale, la musique du Français est loin d’un raffinement que pourrait nous faire penser sa voix. Sans véritable signature, les titres se suivent et se ressemblent dans un tout fleurant bon une pop standardisée. Seuls quelques morceaux semblent sortir difficilement du lot. Dans une débauche d’arrangements, il construit un album saturé de couleurs qui vite nous porte sur le système et se perd dans la masse des productions actuelles. Dommage…

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com