Comédienne à l’origine, c’est en croisant la route de Van Gogh Superstar alias Dino Trifunovic que Céline Tolosa se décida à se lancer en musique. Bien lui en a pris. En effet, au travers d’un premier EP tout en élégance, elle nous fait revivre avec bonheur le son des années 60 et d’une pop naïve aux mélodies intuitives et entêtantes.

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Nous replongeant dans le charme intemporel de la pop facile et légère des années 60, la parisienne construit un premier titre « Cover Girl » en forme de critique tendre du mannequinat. Rappelant avec beaucoup de grâce les interprètes de Gainsbourg que cela soit Françoise Hardy ou France Gall, Céline Tolosa dessine au travers d’une instrumentation aux mélodies faciles et rapidement entêtantes, des compositions à l’univers lisse et frivole.

À l’image de cette pochette délicieusement rétro, la jeune parisienne joue pleinement le jeu de l’artiste naïve et candide dans une musique gourmande et rétro. Swinguant doucement sur un « Tu es Fantastique » perlé de bonnes ondes, elle nous transporte dans un univers aux couleurs vives et aux sonorités vintages. Véritablement cinématographique, chacune de ses compositions semblent imprégnées d’une ambiance feutrée qui vite nous enveloppe.

Usant de sa voix vaporeuse pour mieux souligner cette image faussement candide, Céline Tolosa loin de singer un style qui a une époque pouvait réellement être creux, y distille sa mélancolie douce. Ainsi « Rue Mansart » évoquant ce moment trouble où l’on croise une ancienne conquête le tout agrémenté d’une ballade dans un Paris idéalisé donne à la composition une véritable profondeur. Mais c’est pleinement sur « Fais moi souffrir » que l’on touche du doigt le climax de cet album. Douce et lancinante, la mélodie nous emporte dans une composition rappelant les meilleurs titres d’un Gainsbourg où mélancolie et légèreté ne font plus qu’un.

Empruntant aux 60’s une musique des plus addictives, Céline Tolosa y dépose son univers à part mélange de délicatesse et de mélancolie dans 4 titres sur leur 31. Élégante et juste dans son rôle de lolita anachronique, elle dépasse la simple Cover pour nous proposer un EP fin et homogène dont on ne se lasse pas.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com