Mise en bouche réussie pour Carl Barât et ses Jackals en attendant un alléchant plat de résistance que l’anglais nous concocte avec ses compères des Libertines. Avant de s’envoler en Thaïlande pour enregistrer aux côtés de Pete Doherty un nouvel opus, le dandy britannique a dégotté quelques camarades rockeurs et enfilé sa veste en cuir pour nous sortir un « Let It Reign » rock’n’roll à souhait !

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Avec ses nouveaux amis de The Jackals, c’est un peu comme si Carl Barât se retrouvait avec l’équipe B du PSG et affrontait en amical le Red Star à quelques semaines du coup d’envoi de la saison. Un galop d’essai pour se mettre en jambe avant de consacrer toute son énergie avec ses copains des Libertines. Et Dieu sait que de l’endurance il va en avoir besoin s’il veut pouvoir suivre son compatriote Pete Doherty…

Mais Carl Barât semble d’ores et déjà apte au service et « Let It Reign » s’approche davantage d’un match de gala qu’une rencontre soporifique et fastidieuse. Du rythme, le bougre en met à lui tout seul dans ce nouveau projet pour lequel le britannique a recruté ses musiciens de The Jackals via internet.

Dès « Glory Days », l’on comprend que Barât a décidé de mettre de côté l’univers dandy qu’il s’était forgé avec son album solo de 2010 pour réenfourcher ses guitares électriques et nous faire chavirer dans un punk/rock saturé à souhait. Avec ses faux airs de « Guns of Brixton » et une saturation sur la six cordes digne des frères Gallagher de la grande époque, Carl Barât renoue avec ses premiers amours et cela fonctionne à merveille.

Lorsque les cuivres viennent s’ajouter à des titres comme « Victory Gin » ou « War Of The Roses », l’ex leader des Dirty Pretty Things nous offre des petits bijoux dignes des heures de gloire de la britpop. Parfois beaucoup plus spontané et à la frontière du rock bourrin sur « Summer In The Trenches » et « The Gears », Carl Barât nous prouve qu’il est véritablement affûté en ce début d’année 2015.

Les arrangements de cordes sur la balade « Beginning to See » ou encore le rythme plus posé sur la conclusion « Let It Rain » nous permettent de reprendre notre souffle au beau milieu de ces dix chansons de pure rock’n’roll.

« Jouer vite et fort », c’est la devise de tout bon rockeur. A bientôt 40 ans, Carl Barât connait l’adage mieux que personne et allie avec aisance énergie et efficacité. Carl Barât & The Jackals nous livrent un « Let It Reign » qui vaut véritablement le détour et nous laisse présager que le meilleur reste à venir…

Jean-Christophe Pignol