/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 21-08-14

Calogero – « Les feux d’artifice »

Après quelques sympathiques numéros de cirque et une parenthèse symphonique, revoilà Calogero avec « Les feux d’artifice », album censé signer un retour aux sources musicales. La manœuvre annoncée ressemble pourtant plus à une marche arrière un peu hésitante façon « conduite accompagnée » qu’à un réel renouveau. Un nouvel album loin d’être mauvais, mais engoncé dans un pilotage automatique de variété FM parfois difficile à supporter, et qui occulte les bonnes mélodies du compositeur Calo.

Tout commence plutôt bien avec « Fidèle », titre sans refrain et à la rythmique entraînante, le tout baignant dans une variété pop plaisante. L’arrivée d’une armada de cuivres et de cordes dans les dernières mesures laisse pourtant entrevoir l’écueil majeur de ces « feux d’artifice ». Malgré un effort évident par rapport aux précédents albums, Calogero a toujours cette fâcheuse tendance à charger les arrangements jusqu’à l’explosion du multipiste.

« Cristal » ou bien encore « Avant toi » souffrent de ce « syndrome du rock symphonique ». Grandiloquent et inutilement alourdis d’envolée orchestrales et d’arpèges de guitares à n’en plus finir, ce type de morceaux finit systématiquement dans des apothéoses sonores un peu pataudes. Comme si Coldplay interprétait des titres d’Obispo. Un rêve éveillé.

On regrette d’autant plus ces quelques défauts qu’ils ont tendance à masquer les qualités indéniables de certaines compositions. Calogero n’a plus rien à prouver à ce niveau : il sait écrire des mélodies pop de qualité, des ritournelles entêtantes comme « Le portrait » ou « La boîte à musique » que n’aurait pas renié son compatriote Stanislas.

Pas de grosse surprise cependant : chacun de ces 12 nouveaux morceaux donne l’impression d’avoir été entendu à maintes reprises et ce, dès la première écoute. Un sentiment réconfortant pour le fan en mal de nouveautés depuis 2009, et un habile parti-pris commercial pour les radios et tournées à venir. On peut pourtant citer « Conduire en Angleterre », qui sort du lot. Sur une thématique qui s’annonçait originale et des bases pop intéressantes, le tout ronronne un peu. Comme du Voulzy qui aurait déteint à la machine. Cn aurait préféré entendre les frangins d’Archimède sur le même thème pour plus de fun et moins de sonorités FM.

Avec « Les feux d’artifice », Calogero rectifie légèrement le tir. Un peu plus pop, moins agaçant vocalement (bon, il chante encore diront les plus ironiques), on reste dans une variété de très bonne facture portée par un savoir-faire évident, mais coincé dans une production FM formatée et sans grand relief.

« Les feux d’artifice », c’est finalement ce que Calogero a fait de moins pire, et c’est déjà pas si mal.

Marty Tobin
marty.tobin@quai-baco.com

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