/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 29-04-14

Bosco Delrey – « The Green Tiger’s Alibi »

Adoubé par Terrence Malik qui lui a commandé plusieurs musiques pour ses films, auteur d’un premier album salué par la critique, Bosco Delrey nous revient au travers d’un nouvel opus au son extrêmement bien produit. À la fois rock, pop ou techno, l’américain se joue des styles pour un rendu des plus impressionnants.

Rythmique soutenue et transpirant une pop très Beatles, « I Wonder so » retient déjà toute notre attention malgré ce côté un peu passe partout. En effet, phrasé hypnotique rappelant beaucoup Mika et arrangements fourmillants d’idée, Bosco semble dérouler avec une facilité déconcertante une pop finalement plutôt bien structurée.

Il y a chez l’américain cette insouciance pop propre aux années 60 que l’on retrouve avec bonheur sur un titre comme « Lye on the L.I.E. ». Travaillant beaucoup sur les harmoniques et un rythme entraînant, il réussit à rendre le tout ensoleillé sans être mièvre ni niais. Mais l’une des grandes réussites de cet album est d’être parvenu à mêler différents styles sans perdre une patte, une personnalité atypique.

En effet, presque techno sur « Serpent Slap Kiss », rock syncopé sur « Exquisite Libs », ou purement rockabily sur le très beau « Skippin Like a 45 », l’américain se coule à chaque fois dans un rôle qu’il assume à merveille. Inventif, Bosco Delrey prouve sa capacité à s’adapter à tout style au travers de titres aussi bien modernes que vintage tout en gardant une pêche phénoménale.

Hypnotique sur le très yéyé « Egyptian Holed Up » ou rockabily à mort sur « Shippin Like a 45 », Bosco Delrey apparaît jouissif par ce côté langoureux et véritablement soul qu’il instille à tout ses morceaux. Voix et guitare dans un echo terrible, on tombe vite sous le charme de ce crooner qui ne dit pas son nom assumant pleinement ce côté lion de pacotille.

Puissant voire félin à l’image de « Water the garden », on ressent chez l’américain un réel plaisir qui nous emporte dans différents styles tout en gardant sa personnalité propre. « The Green Tiger’s Alibi » compulse en quelques minutes une histoire de la musique. Mêlant les styles et les ambiances, Bosco Delrey réussit la gageure de ne pas nous perdre en route et signe un des très bons albums de ce début d’année.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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