/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 14-09-17

BLVL – « Empire Of Nights »

C’est à Paris, plus précisément à Belleville qu’est né BLVL. Inconnu au bataillon il y a moins d’une année, le quatuor à depuis écumé les salles parisiennes pour finalement nous proposer ce premier EP emprunt d’un rock lourd et efficace. Au travers d’une orchestration extrêmement soignée, Francis Caste et sa bande nous inondent de 6 titres excessivement bien construits.

BLVL – « Empire Of Nights » : La chroniqueC’est par un « Trojan » au rock crépusculaire et mélodique à souhait que les français ouvrent ce « Empire Of Nights ». Poussant leur titre dans un mélange rock orchestral de très bonne tenue, les parisiens font clairement bien le job en réussissant à nous capter par leur maîtrise instrumentale. Misant avec raison sur un rock riche où les voix embellissent une instrumentation des plus rondes, ils dénotent dans une époque où rock est synonyme de sobriété et de tranchant.

Ainsi sur « Failing Rain », l’orchestration millimétrée nous emporte dans ce rock symphonique des années 90. Goulus dans leur approche d’un rock à poil, multipliant les harmonies sans jamais tomber dans le kitsch, ils construisent méthodiquement des compositions où les guitares forment un mur de son jouissif et puissant. Se plaisant à se vautrer dans les délires créatifs de ceux qui ont fait la pop et le rock de la fin des 80’s et du début 90’s, ils réussissent à insuffler une certaine féminité hard rock dans des compositions aux finitions effilées.

La musique porteuse des parisiens nous emporte dans une instrumentation gracieuse et complexe mêlant énormément de sonorités pour un rendu éclatant. BLVL réussissent à nous proposer une musique puissante et conquérante à l’image de groupes déjà très bien installés. Au travers de compositions riches mais toujours très mélodiques, de riffs entêtants mais jamais agaçants et d’une présence au charisme impressionnant, rien dans la musique de BLVL ne sonne cheap. Tout est pesé et travaillé pour un rendu au professionnalisme rare.

On pense forcément à U2 voire au Pink Floyd dès début sur « Internal Height ». Chez BLVL la musique est lourde et tendue, précise et cadencée avec un sens rare et hautement professionnel du dramatique. Les parisiens voient grands dans leur musique mais se donnent les moyens de cette grandeur au travers de compositions léchées aux rondeurs calculées. Energie confortable et melodisme ravageur, BLVL puise dans ses inspirations pour mieux coller à une pop éclatante et grandiloquente qu’ils assument avec un naturel fou.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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