/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 06-10-18

BlauBird – « Rising / La fin de la tristesse »

De son véritable patronyme Laure Slabiak , BlauBird nous enveloppe de son authenticité folk et de sa folie de l’illustration sonore pour un album ne rentrant dans aucune case. Puisant aussi bien dans la pop, le folk ou le rock elle dessine une musique à la mélancolie profonde qui nous touche sur un album grave et somptueux. 

BlauBird - « Rising / La fin de la tristesse » : La chroniqueUsant d’illustrations sonores, BlauBird introduit sa musique avec une délicatesse folle la contextualisant dans un univers cinématographique à l’image du très beau « L’absence ». En français, anglais ou allemand la jeune femme se plait à passer d’une culture à l’autre pour un tout à la mélancolie infinie. On découvre une artiste à l’aise entre les style, fondant dans un rock d’apparat une folk chaleureuse. De sa voix au grain rond, BlauBird se faufile dans des morceau aux envolées brillantes qui sans tomber dans une grandiloquence facile, se dessinent en une musique simple et profonde au folk maitrisé « Daddy ».

Lyrisme mélancolique, nostalgie mélodique, tout chez BlauBird questionne un état entre joie passée et tristesse présente. De sa voix douce et ronde, elle caresse nos pensées avec grâce et rêverie tout en gardant une part de réalisme grinçant. Violons aux cordes chagrinées, mélange des chants de l’Est et d’une mélancolie Anglo-saxonne, BlauBird intrigue par son atypisme et son charisme dans un style qui n’appartient qu’à elle. On se laisse prendre au jeu de cette folk tactile et émotionnelle qui nous fait ressentir le bon vieux temps avec puissance.

Ne cessant d’inventer une musique entre simplicité et tempérance, BlauBird nous enveloppe élégamment de son univers entre feu et glace. De sa voix au lyrisme profondément mélancolique, elle nous délivre sur « On Levouch » une prestation à la force rare. Elle peint avec dynamisme une trame mélodique sur un support à l’illustration sonore en mouvement. Il en résulte un titre unique et envoûtant mêlant musicalité puissante et mise en abime cinématographique. Multipliant les couches sonores, elle dessine une atmosphère oppressante et plein de vie qui surprend, sorte de mélange inimitable de culture qui donne le frisson. 

Plus l’album avance et plus l’illustration sonore prend le pas sur l’ensemble de la musique pour devenir un élément central et pivot. Travaillant chaque sonorité à la perfection BlauBird transpire un talent de melodiste et d’arrangeur qui nous impressionne. On se laisse progressivement entraîner par cette façon unique qu’elle a de multiplier les atypismes mélodiques, les bonnes idées sonores et les expérimentations douces. 

Plus qu’une musique, chaque morceau transporte avec lui un univers à la fois sombre et nostalgique qui ne cesse de nous hanter. Loin de succomber à une pop facile, BlauBird met sur bande ses angoisses, ses souvenirs pour un rendu extrêmement personnel. On est complètement emportés par la façon dont Laure Slabiak cultive avec douceur une musique entre rudesse sonore et douceur mélodique empreint d’une mélancolie folle. Dans une ambiance situé entre folk et rock, elle dessine une musique au long court qui ne cesse de nous envelopper de son approche à la pop terriblement addictive. Une belle découverte!

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


Copyright : Quai Baco Stimuli - Mentions légales - S'abonner - Contact Pro - contact@quai-baco.com - Quai Baco Production