/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 23-10-14

Ben Howard – « I Forget Where We Were »

Après avoir raflé deux BRIT Awards en 2013, Ben Howard nous revient avec un nouvel album intitulé « I Forget Where We Were ». Creusant une folk sobre aux élans mélodiques, il irradie de sa voix une musique simple et chaleureuse. Distribué par Tôt ou Tard en France, il s’inscrit pleinement dans le catalogue du label.

Dès « Small Things » et loin d’une construction trépidante, Ben Howard prend son temps pour poser une mélodie qui en devient hypnotique et extrêmement touchante. Lent et chaleureux, le morceau se met progressivement en place laissant de la place pour le souffle et la respiration du Britannique.

Que cela soit sur « In Dreams » ou sur le titre éponyme « I Forget Where We Were », une certaine magie se dégage. On pense à Peter Von Poehl pour cette approche finalement très instrumentale et au duo australien Angus et Julia Stone dont Ben Howard assura plusieurs premières parties. Le Londonien s’attache à nous présenter un son ample et chaleureux intégrant nombre d’imperfections rendant le tout humain.

La folk tranquille de Benjamin John Howard prend son temps au travers d’instrumentations riches sans pour autant être écœurantes. Mêlant des mélodies pop ciselées à des arrangements très acoustiques, il travaille sur la luminosité de chaque morceau. En résulte une finesse et une douceur non feinte qui nous caressent l’oreille.

À mille lieux des canons des 90’s où tout les sons périphériques étaient expurgés (excepté sur le très REM « Rivers in Your Mouth »), Ben Howard se pose en défenseur d’une musique vraie sans production excessive. Parfois un peu long et répétitif, il ne révolutionne pas le style mais y apporte sa finesse et son goût des mélodies pop. Il transcende ainsi des compositions légères et lumineuses en y intégrant une nonchalance folk très addictive.

Entre univers chaleureux et sérénité retrouvée, Ben Howard coud des titres à la main, transformant une instrumentation assez standard en un défilé haute couture. En effet, toujours très travaillés, les arrangements débordent de bonnes idées qui, disparates, forment un tout homogène. A 27 ans, le Britannique impressionne de sa maturité n’hésitant pas à proposer des morceaux à rallonge faisant la part belle à une orchestration fouillée et extrêmement mélodique.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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