Beck – « Morning Phase »
« Morning phase » est sans aucun doute un très bon album, au sens propre du terme. Ici, pas de succession de singles disparates, ce qui saute aux oreilles, c’est la cohérence sonore et la thématique évidente qui lient les douze titres. Une ambiance éthérée et aérienne plane sur ces nouvelles compositions. Le brouillard matinal de « Morning Phase » peine parfois à se lever et manque un peu de nouveauté pour qu’on écarquille les yeux d’extase, mais Beck maîtrise à la perfection l’art de l’arrangement au cordeau pour nous tirer du lit sans peine. Et avec le sourire s’il vous plaît.
« Morning Phase », c’est le genre d’album qu’on ajoute avec plaisir à sa playlist matinale pour démarrer une journée chargée. Un album tout en douceur comme dirait « Il était une fois ». Tout d’abord, priorité aux sonorités acoustiques : piano, arpèges de guitare folk et batterie bien sèche avec une caisse claire claquante comme l’apprécie ses confrères Nicolas Godin et Jean-Benoît Dunckel.
Beck sait y faire en matière de production et « Country Down» nous prouve que sur le terrain archi-connu de la pop-folk, le Loser parvient à sortir du lot sans peine en ajoutant systématiquement sa touche personnelle dans des styles pourtant très conventionnels. Les arrangements frôlent la perfection sans jamais lasser, et sous des dehors très épurés, « Morning Phase » regorge de couches subtiles faites d’effets électroniques ou de cordes, à l’image de « Blackbird Chain », aux voix 70’s très travaillées. Des ponts instrumentaux toujours bien trouvés ponctuent les harmonies vocales léchées.
Petit bémol, la reverb qui noie quasi-systématiquement la voix lead : légitime sur certains titres à l’ambiance acoustico-mystique tel que « Wave », elle devient parfois usante sur « Morning ». C’est d’autant plus dommage que la voix de Beck est splendide « à nu », sur « Say Goodbye » par exemple.
Au niveau des compositions, Beck reste dans une folk qu’il avait déjà abordé sur « Sea Change » en 2002. Mélodiquement, ce « Morning Phase » n’a donc rien de très original. Il brille surtout par l’atmosphère doucement mélancolique que distille l’américain, mais sans jamais tomber dans le larmoyant ou le pataud. Tout cela reste positif et d’une facilité déconcertante comme sur « Heart is a drum » ou encore le simplissime « Don’t Let It Go » à l’efficacité redoutable.
Ce douzième album n’apporte certainement rien de très nouveau à la discographie de Beck. Il n’en reste pas moins que c’est un des meilleurs albums qu’il ait sorti depuis bien longtemps. Des titres folk qui peuvent tourner en boucle sans que l’on se lasse, et cela grâce à des arrangements sobres et impeccables, le tout dans une ambiance lumineuse de petit matin brumeux. « Morning Phase » est doté d’une cohérence sonore et thématique parfaite et qui fait plaisir à entendre. La grande classe façon Beck.
Marty Tobin
marty.tobin@quai-baco.com





































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