/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 04-06-13

BD Harrington – « Regarding the Shortness of Your Breath »

Chronique BD Harrington - Quai Baco
Originaire d’Irlande, c’est au Canada que BD Harrington passa la plupart de son enfance y trouvant un cadre idyllique pour son imagination. C’est au travers d’un deuxième album sombre et mélancolique rappelant les paysages grandioses de son enfance qu’il nous revient entre folk épuré et chansons élégantes.

Débutant son opus sur un tempo des plus lents, l’anglais ne le quittera pas de tout l’album. Dès « Chinatown » on ressent cette douceur mélancolique qu’instille BD Harrington de sa voix suave et élégante. Extrèmement dépouillé, le titre brille de mille feux rappelant dans l’ambiance le dernier album de Bill Fay.

BD Harrington apporte petit à petit, sans se presser, ses touches intrumentales qui sur le titre « Ultramarine » frôle l’hymne tranquille et serein. Emotionnellement impactant, les mélodies de l’anglais coulent toutes seules dans un écrin doux et sombre. Très proche de la folk lente et puissante d’Other Lives par certains côté, l’anglais de sa voix simple et ronde impose une grace intemporelle à chacun de ses morceaux. C’est ainsi que sur « New Skin », la musique semble décrire un paysage calme et serein.

BD Harrington - Quai BacoDe sa voix trainante et envoutante, BD Harrington réussit à nous hypnotiser durant la plupart de ses titres. Utilisant un arrangement minimal, il préfère mettre en avant une mélodie en filigrane rapidement addictive. Ainsi sur « Mariella », le peu d’arrangement suffit à nous faire ressentir une réelle émotion à son écoute toujours très nostalgique.

Travaillant beaucoup sur une folk proche de la country, il parvient à surpasser les aprioris et nous livre un titre, une fois de plus, nuancé et fin comme on en voit plus guère à l’heure d’aujourd’hui.

On regrettera tout de même, le manque d’évolution dans le cheminement de cet album. Toujours très cohérent, BD Harrington se perd parfois dans un stéréotype de ses propres oeuvres « Little Sioux », « Arrows Sing » où la lenteur semble devenir chronique et n’apporte pas forcément de force aux morceaux.

Mais il nous suffit de tendre l’oreille sur « Born Sucker » et tout cela est vite oublié. Travaillé, on ressent sur ce morceau une véritable finesse des arrangements. Toujours très pudique, BD Harrington glisse sa voix sombre dans un écrin cousu main constitué d’une dentelle de son épars formant un tout homogène et rond.

Impressionnant et solennel, ce deuxième album de l’anglais semble glisser sur le temps qui passe. « Regarding the Shortness of Your Breath » parait simple et nu mais en tendant un peu l’oreille on découvre de merveilleux arrangements qui expliquent l’émotion résultant de son écoute. Il y a chez BD Harrington cette prestance dévolues aux sages ou aux personnes que l’on considère comme ayant vécues. Chapeau!

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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