Originaire de Los Angeles, c’est sur SoundCloud que Jillian Banks s’est connaître. Après 2 EP très remarqués aux États-Unis et en Angleterre, la jeune femme de 25 ans nous présente en cette fin d’été son premier album intitulé « Goddess ». À l’image de cette pochette au graphisme très propre, Banks nous inonde d’une musique aux reflets sombres et aux beats très synthétiques. N’évitant pas complètement certains clichés, elle écorne un style très codifié.

Acheter l’album sur Amazon

C’est perdu dans une mer synthétique de claviers plus kitchs ou ronds les uns que les autres que débute « Alibi » premier titre très impactant de cet album. Univers très léché, froide sensualité, la jeune Banks apparaît éclatante de talent sur une musique taillée sur mesure pour sa voix. Vocalement impressionnante, elle distille une musique se partageant entre intimité baignée d’effets et divertissement synthétique porteur.

Extrêmement pop dans l’approche notamment sur « Goddess » et « Waiting Game », Banks construit des titres vaporeux qui nous entraînent doucement dans une mélasse synthétique. Manquant parfois de finesse sur des arrangements pompeux « This is What it Feels Like », la jeune américaine apparaît en esthète d’une musique qu’elle rend planante et aérienne.

Nous entraînant doucement dans des limbes musicales que l’on déguste à grande lampée, Banks n’échappe pas pourtant aux clichés du genre. Semblant personnifier le slow-motion présent depuis quelques années dans une pub toujours plus glacée, la musique de Jillian Banks apparaît un peu jeune et semble avoir du mal à se détacher d’une pop R’n’b fourre-tout. Idéale en terme marketing, la musique de la jeune femme semble créée pour plaire et pour être transformée en étendard d’une marque lambda.

Malgré cette propension à fournir aux publicitaires une musique prête à être utiliser, Banks étonne sur « You should know Where I’m Coming from ». Au travers d’une balade passée par les effets hollywoodien d’une maison de disque, elle réussit tout de même à faire passer une émotion.

Malgré, un côté très easy-listening, Banks semble pourtant en passe d’être une étoile montant de la scène pop internationale. Celle qui risque fort de fournir la bande son des magasins de prêt à porter nous prouve avec ce premier album qu’elle dispose d’une capacité d’innovation rare. Ronronnante sur certains titres, la musique de l’Américaine trace son chemin entre vision commerciale et produit artistique.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com