Suite à un très bon premier EP, AuDen nous revient en ce mois de mars avec un premier album intitulé « Sillon ». Le folk du jeune breton s’enrichit ici d’un goût prononcé pour une pop esthétique apportant un véritable éclairage sur son univers mais nous perdant parfois dans un style un peu commun. Reste un sens inné de la mélodie et des ambiances folk que le français originaire de Dinan sait si bien manier.

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Toujours impressionnant de facilité sur des titres comme « Azur Éther » et « Pour mieux s’unir » déjà présents sur l’EP, le breton nous propose un album au folk travaillé et très anglo saxon dans l’approche. Grandiloquent, sans être pompeux, il nous impressionne de sa facilité à créer. AuDen réussit la gageure d’intégrer dans des titres très folk une mélodie et des arrangements pop travaillés et profonds qui donnent au tout une fausse légèreté.

Glissant peu à peu vers une pop californienne sur « Ici ou là » rappelant beaucoup Portugal. The Man, AuDen capte avec intelligence une vision grand espace qu’il réussit à nous transmettre dans une musique aérée. Frôlant parfois une variété un peu monotone sur « Le bout du tout », il semble franchir la ligne jaune sur « Aller sans retour » à la mélodie sans profondeur apportant une mélancolique de bas étage ou sur le très naïf et presque niais « Douces vapeurs ». De la même façon, le Dinannais semble perdre la profondeur de ses compositions sur « Les Printemps » singeant une pop Coldplay entraînante mais manquant cruellement de signature.

Heureusement dès « Tes détresses », le breton redresse la barre et de quelle façon! Très osé en terme d’arrangements, on retrouve ici un AuDen frondeur et souhaitant travailler le son de ses compositions. Au travers d’un voile synthétique, le français nous emporte dans une ambiance digne de la scène pop des années 80 à la fois clinquante, glam’ et sombre. Puis lentement, progressivement sur « Étourdi » ou « Et tu dances », AuDen nous enveloppe dans des compositions dont lui seul à le secret. Cristallin, chaleureux et profond, il nous sert deux titres nuancés utilisant avec parcimonie des arrangements complexes et réussissant à ne pas écraser le tout sous une surenchère de couches musicales.

Véritable extension de l’EP sorti il y a quelques mois, « Sillon » permet à AuDen de tracer le sien dans une folk-pop française sous représentée. Il y a chez le breton cette approche très intelligente de la musique privilégiant la finesse à la facilité. Pop dentelle réalisée de couches multi instruments, les titres n’en demeurent pas moins légers et faciles d’accès. On regrettera les quelques compositions pop qui entachent l’album de leur lourdeur musicale.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com