/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 07-10-15

Arielle Dombasle and The Hillbilly Moon Explosion – « French Kiss »

Il faut bien se l’avouer à chaque sortie d’Arielle Dombasle chanteuse on pense de suite à une blague. Personnalité française élevée au rang d’icône glamour pour certains, femme de BHL pour tous, Arielle Dombasle ne cesse de toucher à tout au niveau artistique avec plus ou moins de succès. La chanson fait donc partie de ses marottes. Délaissant les sonorités planantes d’Era elle se tourne pour ce nouvel album vers le rock 50’s qu’elle réussit à rendre pleinement sexy.

Concocté à l’aide du groupe anglo-helvétique The Hillbilly Moon Explosion, elle se délecte des sonorités fifties qu’ils mettent brillamment en musique au travers de titres tous plus rétros les uns que les autres. Chantant en duo avec Nicolas Ker de Poni Hoax sur le single « My Love For Evermore », elle réussit à nous emporter dans un univers western certes stéréotypé mais excessivement addictif. Musique pleine d’une réverbération surdimensionnée, la Française y apparaît vite comme tenant le personnage de la frêle et gracile jeune fille à l’image des héroïnes western de l’époque.

Au travers d’un véritable retour dans les 50’s, le groupe ainsi formé nous sert des titres délicieusement rétros dans les canons du genre. Que cela soit sur le rockabily complètement assumé de « Johnny Are You Gay ? » ou le léger et yéyé « Chick Habit » reprise du « Laisse Tomber les filles » de Serge Gainsbourg, Arielle Dombasle parvient à nous convaincre. Revisitant avec brio ce rock ludique, The Hillbilly Moon Explosion apporte à la française la matière nécessaire à son épanouissement.

Pourtant passés ces quelques titres la magie cesse brutalement d’opérer. Est-ce ce côté systématique dans cette approche résolument 50’s la condamnant à mettre en valeur un style du passé ? Toujours est-il que l’album semble vaciller au fur et à mesure. Un peu forcée sur des titres comme « Walk Italian », la musique du combo semble se désolidariser d’une Arielle Dombasle projetée hors de son style de prédilection. Reprenant une sorte de ska de salon sur « Westbound Train » elle apparaît un peu à côté de la plaque au milieu d’une chaleur qui ne lui ressemble pas.

Passée la surprise et le côté désuet de chaque titre, on finit par se lasser quelque peu de cette approche unique. « French Kiss » plaira aux inconditionnels de la vamp qui y verront une nouvelle fois le sacre de l’élégance à la française. Pourtant, bien qu’Arielle Dombasle joue son rôle de femme fatale avec brio, elle se perd au fur et à mesure dans de titres taillés sur mesure. Elle se construit son musée du rock sous cloche avec brio mais sans véritablement apporter quoique soit à l’art musical.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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