/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 16-09-17

Annabel Lee – « Wallflowers »

Connue pour être très active dans le milieu artistique rock belge, la jeune Audrey Marot nous revient cette fois ci au travers de son nouveau groupe Annabel Lee du nom du dernier poème d’Edgar Alan Poe. Dans une approche exclusivement garage pop celle qui a déjà touché à pas mal de styles ajoute celui-ci à son arc dans un premier EP « Wallflowers » à la mélancolie ensoleillée et à la pop sucré-salée.

Annabel Lee - « Wallflowers » : La chroniqueIl y a indéniablement une fraîcheur qui nous enveloppe dès les premières sonorités de « Best Good Friend » premier titre de cet EP faisant la part belle aux sonorités granuleuses d’un garage pop acidulé. Les belges nous emportent de suite dans leur univers à la simplicité déconcertante et aux mélodies boutonneuses superbement orchestrées. Chez Annabel Lee la candeur cache quelque chose de plus acerbe. Mélangeant pop indé et rock garage dans une symphonie granuleuse, les belges réussissent à partir d’une line up très réduite (3 membres) à nous proposer une musique épicée et fraîche.

Jouant de leurs airs adolescents sur une musique à la nonchalance de façade, ils nous emportent dans un style mêlant pop et relents country pour un tout à la douceur acide « High Hills ». Concis dans leur approche d’un garage pop saturé, ils se plaisent à multiplier les bonnes idées et les instrumentations maîtrisées pour mieux nous transporter dans leur univers à l’insouciance lucide. Car c’est bien de cela dont il est question : cette propension à produire une musique ancrée dans un monde boulversé mais possédant encore quelques brumes d’utopies.

Jouant de leur batterie aux sonorités sourdes dérivant vers une sorte de New Wave éclatante sur le très bassu « Stuck In the Mud », ou plus brutaux sur un « Period Sex » rappelant  le côté punk d’une Audrey Marot à la voix pour une fois criarde, Annabel Lee nous en mettent plein les oreilles avec des titre jouissifs sans jamais tomber dans le mauvais goût. A l’aise dans une flopée de styles, Annabel Lee réussissent  à construire un EP cohérent qui sous des dehors simple apparait vite complexe et structuré.

« Louisa & Louise » apparait comme un bon résumé de l’approche fine et travaillée d’Annabel Lee. Sur un background à la pop presque sucrée,  la musique des belges réussit à produire un certain trouble. Que cela soit dans l’attitude du lead vocal ou dans ces guitares sur saturées qui colonisent progressivement le titre, ils se placent entre deux eaux pour nous produire une musique à la fois granuleuse et douce. On pense de suite à des artistes comme Eels pour la partie mélancolique et Ty Segall pour la partie plus punchy qui ont en commun ce goût des mélodies exquises perdues sous des vrombissement de guitares sur saturées.

A bien y regarder la musique d’Annabel Lee semble résumée dans cette pochette semblant sortir tout droit d’une planche de Bastien Vives. Dans une garage pop se prêtant bien au jeu de l’adolescence la bande d’Audrey Marot nous propulse dans un univers où les corps se cherchent, se gênent et finissent pas se retrouver dans une explosion de sentiments. Brutale, parfois douce, la musique des belges retranscrit bien cette état d’esprit.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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