/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 09-06-17

Aliocha – « Eleven Songs »

Nous avions découvert il y a quelques mois Aliocha au détour de son premier EP superbement réussit, nous le retrouvons cette fois ci pour son premier album intitulé sobrement « Eleven Songs ». Déployant cette fois ci de façon plus ample son univers entre pop, folk et rock, le canadien nous prouve que le talent n’attend pas le nombre d’année dans un premier album de très bonne facture.

Aliocha – « Eleven Songs » : La chroniquePuissant, vintage et pop, ce sont les qualificatifs qui reviennent incessamment à l’écoute de premier opus. Dès « The Start » qui débute littéralement cet album, le canadien nous plonge dans son univers au rock posé et mélodique n’hésitant pas à nous immerger sous une musique à la chaleur intense et au phrasé harmonique. Véritable autodidacte on ressent dès ces premiers titres une volonté de se démarquer d’une standardisation véritable nécrose d’un style si représenté.

Élargissant sa palette de styles, le canadien nous emmène dans les profondeurs folks sur les lumineux « Mr Gardner » ou « Feels Like » mais c’est assurément dans une pop au rock brut qu’il apparaît le plus pertinent. C’est donc naturellement qu’on tombe une nouvelle fois sous le charme du tube « Sorry Eyes » présent sur le précédent EP. On y retrouve avec bonheur ce côté très rond de la musique du canadien. Dans une approche aux déliés 70’s, Aliocha nous enveloppe de sonorités feutrée et élaborées dans un rendu pop rock sentant le vintage de très bonne facture. Loin d’un rockabily, le canadien se pose en défendeur et redécouvreur d’une pop rock paisible au groove certain.

A l’image du très bon « Jamie », son approche anglo saxonne d’une pop superbement structurée pioche allègrement dans une esthétique très Beatles pour mieux nous enfermer dans son univers excessivement addictif. Mêlant rock et folk dans un tout à l’épique rare, Aliocha nous plonge dans une sorte de western grandiose aux émotions exacerbées sur le très cinématographique « Sarah ». Construit sur une base guitare voix, le titre se gonfle d’effets excessivement bien intégrés qui donnent au tout un sentiment d’intemporalité.

Passé ce très bon démarrage, Aliocha se retourne vers une folk qu’il n’arrive malheureusement pas à faire décoller. C’est le cas sur « Milky Way » folk un peu facile aux mélodies dégoulinantes qui n’apporte pas grand chose à l’album. Malgré un refrain un peu plus intéressant le titre nous fait penser à ces pubs Nikon où le folk apparaît plus vendeur que jamais. Il y a une non prise de risque qui ne plait pas. Aliocha nous propose un folk un peu ronronnant dans une approche excessivement classique et sans surprise. Dommage car cela ternit un peu la fin de cet album.

Il y a une intemporalité certaine dans ces titres aux sonorités héritées des 70’s (aidé en cela du producteur Samy Osta) mais aux constructions très actuelles qui ne cessent de nous emporter dans une pop rock enlevée et diablement addictive. Chaleureuse, presque familiale cette folk rock se plaît à multiplier les bonnes idées tout en gardant une approche ensoleillé qui manque cruellement à la musique de notre époque. Ici les harmonies se multiplient pour mieux nous envelopper dans un ensemble homogène.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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