/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 31-08-15

Aline – « La Vie Electrique »

Nouvelle sensation pop en 2013 au travers d’un « Regarde le ciel » encensé par la critique, Aline (ex-Young Michelin) nous revient avec un deuxième album au goût toujours aussi prononcé pour les 80’s. Dans un registre pop rock, les cinq musiciens nous proposent un album scintillant dans lequel on reconnaît l’influence grandissante des Daho et Jacno au travers de onze titres homogènes emplis d’une sensibilité élégante.

Conservant ce côté excessivement 80’s au rock feutré, les Français nous proposent un premier titre « Avenue des armées » doucement dansant. Sans jamais exploser, le rock des marseillais glisse dans un fourreau mélodique qui se veut chic et élégant dès les premiers accords. Très haute couture dans leur approche stylée d’un rock sur son 31, ils nous servent un premier titre riche en terme d’instrumentation qui résume assez bien leur maîtrise musicale.

Car les Français sont avant tout des orfèvres d’un son travaillé et fourmillant de milles et une idées donnant au tout une profondeur rare. Sous un background très Daho proche d’une musique à la fois froide et synthétique à l’image du morceau « Les résonances cachées », Aline parvient à insuffler une véritable chaleur au travers de mélodies entraînantes et d’un phrasé entêtant. Parfois à la limite du bon goût sur le titre éponyme « La Vie Électrique » flashy et disco sur le retour, Aline réussit tout de même à chaque fois à nous emporter dans un univers entêtant.

Véritable mélange de légèreté et de gravité sur « Les angles morts » ou « Plus noir encore », les groupe brouille les pistes avec une classe phénoménale. Certaines fois à la limite de la variété très Champs-Élysées, ils réussissent sur chaque titre à instiller ce je-ne-sais-quoi de sobriété qui rend le tout envoûtant. Déroutant, géniaux et parfois décevants, Aline propose une pop à face humaine qui ne laisse pas indifférent.

Perfectionnistes dans leur approche, voire rigoristes dans leur volonté de coller au plus près de ces années flashy quitte à perdre un peu de leur personnalité, les Français manquent parfois de spontanéité, et lassent quelque peu sur « Chaque jour qui passe ». Mais le plus souvent triste et pétillante, la musique des marseillais réussit un mélange difficile et complexe qui touche dés les premières notes.

Au travers d’une fin d’album résolument rock « Promis, Juré, craché », le groupe clôture avec dynamisme un album à l’élégance raffinée. Menés par Romain Guerret, Aline nous propose un nouvel opus plein de contrastes faisant la part belle à une pop à la française initiée dans les années 80 par des artistes comme Étienne Daho. Jouant beaucoup sur la nostalgie des années flashy, ils reconstruisent un univers sautillant et morose, pétillant et mélancolique, éclatant et sobre qui nous enveloppe dès les premières notes.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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