/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 24-04-14

Alexandre Désilets – « Fancy Ghetto »

Lauréat du Festival international de la chanson de Granby en 2006 au même titre que Lisa Leblanc, Alexandre Désilets a roulé sa bosse au travers de différentes formations pour finalement se lancer dans une carrière solo. 3ème album du jeune québécois, « Fancy Ghetto » navigue entre pop parfois un peu lisse et variété francophone intelligente, nous prouvant le potentiel énorme de ce chanteur accompli.

On pense de suite à Alex Nevsky sur « Au Diable » ouvrant de la plus belle des manières qui soit cet album. Combinant mélodies dansantes et structures pop à l’indéniable attractivité, le québécois semble à l’aise dans une variété francophone éclatante. Lumineux et technique, Alexandre nous impressionne de son sens innée de la mélodie au service d’un show musical très anglo saxon.

Que cela soit sur « Fancy Ghetto », titre éponyme à la pop énergique, ou sur « Perle Rare », la musique du jeune québécois se déroule naturellement sans accoups avec toujours ces mille et unes bonnes idées qui perlent chaque titre et rendent le tout addictif. Toujours dans une approche très dansante, Alexandre s’épanouit dans cette vision d’une pop travaillée et très exigeante. Techniquement au point et vocalement impressionnant, Alexandre relâche pourtant au fur et à mesure son attention.

En effet, dès « Hymne au la joie » le québécois semble de plus en plus attiré vers une musique plus hautaine, moins spontanée et très aseptisée. On est tout d’abord surpris par cette vision un peu 80’s, froide et clinquante à la mélodie en perte de vitesse et à la structure syncopée qui rapidement nous donne le tournis. Mais tout cela se confirme au travers des titres suivants.

Que ce soit au travers de la rythmique lourde et sans nuance de « Crime Parfait » ou du gloubi-boulga électro anti mélodique de « Bats toi mon cœur », Alexandre Désilets nous délivre des titres osseux, sans mélodies avantageuses, usant d’une fioritures électro pour exister et finalement devenant vite assourdissant. Terminant sur plusieurs titres très comédie musicale, lourdingue et sans finesse, Alexandre Désilets déçoit.

Possédant deux versants « Fancy Ghetto » semble abriter quelques perles pop dans un océan d’une musique parfois à la limite du mauvais goût. On sort de cet album désappointé et déçu d’y avoir cru au vu des premiers titres. Pourtant le québécois possède un talent hors norme (il suffit d’entendre les premiers morceaux pour s’en convaincre) qu’il ne met malheureusement pas à profit préférant la facilité et la pop pré mâchée à un travail sur le fond qui serait au final plus percutant.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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