/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 29-04-16

Alex Beaupain – « Loin »

Il s’est écoulé quatre années depuis « Après moi le déluge » où l’on découvrait un Alex Beaupain à la variété précise et électro. Aujourd’hui, le Français revient sur son terrain de prédilection : le malheur sous toutes ses formes. Dans un écrin à la pop délicate et intime, il dessine un « Loin » toujours aussi pertinent et travaillé.

Dès le premier titre éponyme « Loin », l’on retrouve avec fracas cette pop mélancolique et dépressive dont Alex Beaupain s’est fait un véritable style. Maniant un fatalisme avec élégance et sobriété, il nous enivre d’une musique naviguant entre mélancolie et occasions ratées.

Bien que travaillant une tristesse esthétique, Alex Beaupain ne s’enferme pas dans un style noir et sombre. Pour preuve les titres « Couper les virages » et « Van Gogh » dans lesquels il nous sert une pop sémillante au brillant très dynamique. Dans un écrin un peu plus léger qui donne au tout une sorte de joie humide, le Français nous propose une variété de très bonne qualité, simple et percutante, que l’on garde longtemps en tête.

Respectant les pratiques d’une pop élimée, il parvient à en faire des titres alléchants et simples d’abord. Alors oui, avec Alex Beaupain la tristesse n’est jamais très loin. Sur « Les Voilà » ou « La Montagne », l’artiste dessine une pop en dentelle dans laquelle il glisse avec finesse des textes ciselés. Mélancolique à souhait, le natif de Besançon nous propose un univers aux sonorités douces intégrant une musicalité forte et une puissance textuelle toujours au top.

C’est sur un titre comme « Je te supplie », superbe chanson sur le deuil, qu’Alex Beaupain touche du doigt la perfection. N’ayant pas son pareil pour nous embarquer à notre corps défendant dans une musique aux accents variété et à la pop mélancolique, sans jamais en faire des tonnes, le Français pose sa voix douce et caressante sur un arrangement à la sobriété qui progressivement prend de l’ampleur.

Une fois de plus la musique d’Alex Beaupain fait l’effet d’une variété proche de notre intimité. L’auteur-compositeur-interprète nous suit dans nos moments douloureux et réussit à nous consoler par cette universalité des textes et cette façon bien à lui de décrire le malheur ou le passage des années. On est comme hypnotisés par ce « Loin » aux mélodies sobres mais aux arrangements riches et chaleureux. Alex Beaupain se pose en narrateur de vies passées, en spectateur de morceau d’existence qu’il synthétise dans un tout lumineux.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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