/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 26-09-16

Adrien Soleiman – « Brille »

Jazzman de formation, ayant étudié et pratiqué durant de longues année le saxophone, Adrien Soleiman se lance en solo l’année dernière suite à la fin de son aventure au sein de Beau Women. Parisien de naissance, c’est à Binic dans les côtes d’Armor que le Français se retire pour réaliser ce premier album intitulé « Brille ». Virevoltant de la chanson française à la pop des années 80, Adrien Soleiman dessine une musique au charme doux et éthéré.

C’est dans une pop sobre et envoûtante qu’il démarre ce premier album avec « La nuit Tombée ». Background peuplé de claviers 80’s au souffle vintage, voix haut perchée à la fragilité hypnotique, l’artiste se distingue de ses pairs par cet univers très tranché qu’il réussit à nous imposer sans effort. On est vite touché par la sobriété et le calme qui se dégage de cette première composition aux harmonies travaillées et vaporeuses. On rentre dans cette musique sans difficulté aidé par cette lenteur envoûtante qu’il donne à l’intégralité du morceau.

Mêlant avec pureté et douceur des sonorités enfantines et adolescentes pour un rendu à la pop électro superbement amenée sur le magnifique « Rue des Étoiles », le Parisien nous immerge par une mélancolie se dégageant sur chacun de ces titres. Abordant le thème de la famille dans une sorte de bienveillance folle, Adrien sublime son approche familiale dans ce titre où il parvient à concentrer dans ces sonorités claires et brillantes l’essence même de ses souvenirs.

Que cela soit dans « Brille » ou « J’ai le cœur enflé », le Français nous enivre d’une pop variété extrêmement attachante et superbement réalisée. Bien agencés, les titres se faufilent dans une pop douce sans jamais être une seule fois mièvres. On est impressionnés par cette approche simple et si efficace. S’amusant à déconstruire une pop souvent trop bien câblée, il insuffle dans chaque morceau sa propre vision se faufilant entre un Marvin Jouno et un Benjamin Biolay ayant retrouvé le goût de la diction. Sans copier, il s’impose comme un auteur à part entière réussissant à dessiner son propre style, sorte de mélange subtilement dosé entre expérimentation et pop classique.

Sur « Frappe-moi d’Amour », l’album semble atteindre son climax dans une composition à la mélodie tournante qui ne cesse de nous surprendre. On pense à Jacno pour cette atmosphère très 80’s qui tapisse avec tact une mélodie changeante et diablement envoûtante. Caressant de sa voix douce une mélodie à la Albin de la Simone, il nous impressionne de sa maturité sur ce titre excessivement bien travaillé.

Se rapprochant progressivement d’une chanson française des plus rigoureuses sur une fin d’album mettant en avant les sonorités 80’s (« Poisson Volant » et « Près de moi »), il nous entraîne dans des compositions claires et scintillantes de leur mélodie exquise et effilée. Très pop dans l’approche instrumentale, il se permet des incursions au clavier dynamisant des titres qui risquaient fort de tomber dans la routine. En effet, chez le Français pas de morceaux ronronnant, seulement une constante recherche de l’harmonie et d’une pop lissée sans être dénuée de personnalité.

Continuant sa diversité heureuse, le label Tôt ou Tard nous impressionne une nouvelle fois de son goût pour une chanson française renouvelée. Ce premier album d’Adrien Soleiman rentre parfaitement dans cette constante innovation. Le Parisien dessine la BO de ses vacances, de son enfance, de ces soleils, de ces amours avec un tact fou et un don pour les mélodies aériennes. Creusant une électro pop trouvant sa source et ses sonorités dans une variété 80’s, il illumine cette rentrée de ses bonnes ondes.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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