/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 04-11-14

Adrien Gallo – « Gemini »

Leader des BB Brunes, Adrien Gallo nous propose en ce début novembre son premier album solo. Délaissant un rock qui s’était au fil des années érodé, « Gemini » voit le Français plonger la tête la première dans une musique digne de la variété des années 80. Synthétique et léger, ce premier album solo apparaît quelque peu faible comparé à ses productions précédentes.

C’est sous une sorte de rythme caribéen qu’Adrien Gallo nous accueille dans cet album. Premier titre à la pop ensoleillé, « Mea Culpa », signe le retour du Français en solo à contre-pied d’un rock qu’il maniait avec style au sein des BB Brunes. Léger et chaloupé le morceau apparaît vite fatiguant malgré un refrain typique de cette variété populaire qui reste longtemps en tête.

Dans la plus pure tradition de la variétoche des années 80/90 qui ont vu émerger les étoiles filantes que sont Léopold Nord ou Caroline Loeb, Adrien Gallo intègre à ses morceaux une réverbération omniprésente et l’utilisation récurrente de sonorités synthétiques. Dans une sorte de soupe variété, le Parisien construit des morceaux cheap et aseptisés en se basant sur un refrain chanté par des choristes. Malgré quelques mélodies plutôt bien tournées, les refrains de « Voir la mer » ou « Guanabara Bay » ne réussissent pas à nous faire oublier la faiblesse des couplets.

Alors que des artistes comme Biolay ou Daho utilisent de façon parcimonieuse cet univers variété, Gallo y plonge la tête la première sans en proposer une relecture. Très Émile et Images dans l’approche, il manque au Français ce soupçon d’humour qui aurait pu le sauver.

Se bornant à utiliser tout ce que les synthétiseurs comptent de sons plus ridicules les uns que les autres, Adrien Gallo se pose en chanteur de variété très RFM. Que ce soit sur « Monokini » ou « Cornet Glacé », il y a dans son attitude cette facette pédante qui passe assez mal et qui le conditionne à un rôle de dandy ridicule.

Pourtant passé le milieu de l’album, son talent semble se faire enfin jour.

Doucement sur le « Déserteur » puis plus franchement sur « Beaurepaire » ou « Oslo », Adrien Gallo réussit à rendre sobre une instrumentation qui l’écrasait. Le résultat nen est que meilleur mettant en avant son talent indéniable de mélodiste mais le tout reste étonnamment fragile. Sur la corde raide, il réussit tout de même sur cette fin d’album à nous proposer quelques titres intéressants.

Synthétique à la pointe glam’rock, Adrien Gallo souhaite faire du Alister mais n’y arrive clairement pas. Beaucoup trop dans le stéréotype il nous propose une musique usante et démodée qu’il espère bobo. On ne peut que se désoler de ce parti pris qui grève complètement l’album et rend sa musique irritante. Malgré quelques bonnes idées en toute fin d’album, le Français n’arrive pas à nous convaincre.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com

En savoir plus sur BB Brunes

Copyright : Quai Baco Stimuli - Mentions légales - S'abonner - Contact Pro - contact@quai-baco.com - Quai Baco Production